Québec Urbain

L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


Archives pour la catégorie « Projet – Tramway »

Le tramway, une balafre sur la ville

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 7 août 2020 18 commentaires

Donald Charette
Opinions
Le Soleil

Membres du BAPE, dès le départ, je tiens à préciser que je ne suis pas opposé au transport en commun. Personnellement, je crois que la Ville de Québec serait mieux servie par un métro — plus cher, mais plus durable, plus facile d’entretien, plus respectueux de l’environnement, etc. — ou devrait opter pour un mode de transport moins invasif du type autobus électrique.
Pour plonger dans la modernité comme ils disent, il devrait également être autonome. Le projet de réseau structurant de l’administration Labeaume est insensé. Il va paralyser la ville, la défigurer et littéralement la couper en deux avec sa dalle de béton infranchissable. Voici des éléments de réflexion.

Le tracé

Le tracé est calqué sur les express d’autobus 800-801 qui sont efficaces. Nous sommes face à un parcours 800 chromé. Le tramway ne dessert ni l’aéroport, ni la gare de train, ni le centre Vidéotron, ni le ministère du Revenu (3000 employés), ni le nouveau mégahôpital (5000 employés), ni le Centre des Congrès, mais se rend toutefois jusqu’au IKEA (!) dans un champ. Un touriste qui débarque à l’aéroport ne pourra pas l’utiliser pour relier le centre-ville, ce qui est déjà incongru. Par contre, le tramway va couper des quartiers densément peuplés comme Limoilou, Saint-Jean-Baptiste, Montcalm, Saint-Sacrement… Les citoyens ne pourront plus traverser la chaussée comme ils le font actuellement et devront se rendre à une traverse aménagée pour ce faire. On aura donc Montcalm-Nord et Montcalm-Sud, Limoilou-Est et Limoilou-Ouest par exemple, et tant pis pour la vie de quartier.

La paralysie

Les travaux pour déplacer les utilités publiques et couler la dalle de béton doivent durer des années. L’étude d’achalandage du Réseau structurant explique que 148 intersections interdiront le virage à gauche et que la circulation automobile sera redirigée vers des rues secondaires. Plus de 1200 cases de stationnement doivent disparaître. Des quartiers résidentiels devront composer avec cette pression supplémentaire. On indique, par exemple, dans les documents que dans le cas de la rue Holland-Saint-Sacrement, une porte d’entrée en haute-ville, la hausse sera de 244 % si bien qu’il faudra ajouter 11 minutes au trajet actuel. Cette pression supplémentaire est évaluée, en moyenne, à 65 %. Il faudra 21 minutes de plus pour relier en auto le quartier Saint-Roch à la colline parlementaire. On identifie 16 «collectrices» qui devront absorber cette circulation. En réponse aux interrogations du BAPE, les promoteurs ont précisé que le tramway, en interdisant les virages sur Charest, va nuire aux industries, au Port de Québec, ainsi qu’aux commerçants de la rue Saint-Joseph. Le quartier Limoilou va devenir un labyrinthe avec ses culs-de-sac alors que les ruelles, qui font partie de son charme, seront utilisées par les automobilistes. Les citoyens de la 1re Avenue et de la rue du Chalutier verront passer un tramway sur le pas de leur porte (à cinq mètres dans certains cas) et ce 18 heures par jour. Le réseau structurant reconnaît qu’il faudra revoir la couverture de risque dans les cas des pompiers et des ambulanciers. En effet, la dalle infranchissable va compliquer le travail des premiers répondants. On identifie certains goulots d’étranglement. Ainsi, à l’entrée de l’Université Laval (René-Lévesque–Myrand), la voie devra être partagée en alternance auto-tramway avec un feu de circulation. Le tramway va nécessiter, incidemment, l’abattage de 24 % des arbres sur son parcours, un vrai massacre. Une étude très documentée commandée par le réseau mentionne incidemment que le tramway fait peser une menace sur 42 sites archéologiques.

Le tunnel

Il s’agit d’un des aspects les plus controversés, un tunnel de 2,5 km entrant dans la falaise sur Dorchester pour déboucher sur Turnbull. La Ville dans ses documents parle de dynamiter 24 heures par jour durant 588 jours. On devra sortir 40 000 voyages de camion et acheminer le matériel dans une carrière à Beauport. On indique, en ce qui concerne les GES, qu’il faudra huit ans d’utilisation du tramway pour compenser ceux qui seront émis durant ce grand dérangement. Malgré tout ce bouleversement urbain, le tramway ne se rend pas au carré d’Youville, porte d’entrée du Vieux-Québec!

Pas de réponses

Il est extrêmement difficile d’obtenir des réponses précises sur des enjeux soulevés par ce projet comme vous l’avez vous-mêmes constaté. J’ai assisté à toutes les séances d’information et consulté une grande partie de la documentation publique. La Ville préfère présenter des dessins d’artistes bien léchés plutôt que de donner des explications. Parlez-en aux citoyens de Pie-XII, à ceux de la rue du Chalutier ou à ceux de la 1re Avenue, aux expropriés qui sont placés devant le fait accompli. Les rencontres de proximité se font en catimini et les comités dits de «bon voisinage» ont été déplacés après la tenue des audiences du BAPE. À ce jour, on ignore toujours quelle est la ventilation des coûts de ce projet, qui assumera les déficits, quels sont les coûts d’opération, qui va payer et combien pour le déplacement des utilités publiques de Bell, Hydro-Québec, Énergir, Vidéotron, qui va ramasser la facture pour la démolition de deux viaducs du CN. On ignore comment se fera concrètement le ramassage de la neige sur l’unique voie automobile, comment on va réduire le bruit provoqué par le crissement des rails dans les courbes, comment le matériel roulant va résister à nos hivers. Le O Train d’Ottawa a lamentablement échoué lors de son tout premier hiver, faut-il rappeler.

Déni de démocratie

Il y a bien longtemps qu’on parle de tramway à Québec. Le maire actuel, Régis Labeaume, a combattu durant toute sa carrière ce projet, ridiculisant ses partisans. Lors de la dernière campagne électorale, il a éludé le sujet après l’échec cuisant du SRB. Tout au plus, disait-il, il se donnait deux ans pour examiner les options. Retournement complet, quelque temps plus tard, le maire lançait son projet de tramway-trambus-voies réservées sans consultation. Cela explique en bonne partie l’impopularité de ce projet. Là encore, les gens de Québec ont été placés devant le fait accompli. Le caractère improvisé du projet est devenu évident. On modifie le tracé, largue le Phare et le pôle d’échange à Sainte-Foy, refait l’axe Dorchester–de la Couronne, élimine un centre d’entretien à l’est de la Ville, déplace le tramway sur du Chalutier, supprime des stations, raccourcit le tunnel, découvre que la côte d’Abraham est trop abrupte pour un tramway… Le budget, on le sait maintenant, est déjà défoncé en phase préliminaire et il faut parler davantage d’un investissement de 5 milliards $.

Dans ce projet, il manque, par ailleurs, une vision régionale. Le maire Labeaume s’est fait imposer un lien avec la Rive-Sud et il refuse d’arrimer le tramway avec le futur tunnel Québec-Lévis, laissant cet objectif incontournable au ministère des Transports du Québec. Le BAPE est devenu le dernier rempart des citoyens pour obtenir des réponses claires. La majorité des gens de Québec a l’impression d’avoir été dupée et menée en tramway. Il serait préférable, à mon avis, de scrapper ce mauvais projet, d’autant que la pandémie et la place prise par le télétravail ont fait en sorte que ses paramètres ne tiennent plus, et de proposer un projet moins invasif. Le tramway va balafrer la ville de Québec, la paralyser et risque de se traduire par un gouffre financier, tout cela pour un gain de mobilité, somme toute, modeste. Voilà.

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Un billet précédent où Rèmy Normand, vice-président du comité exécutif de la Ville de Québec réplique à une lettre d’opinion de M. Donald Charette publiée dans le journal Le Soleil.

Voir aussi : Projet - Tramway.

Tramway : le BAPE n’a pas tous les outils en main, déplore Québec 21

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 7 août 2020 6 commentaires

Marc-Antoine Lavoie
Radio-Canada

Avec un dossier d’affaires incomplet et des études désuètes en main, les travaux du BAPE sur le tramway seront sans valeur, estime Québec 21. L’opposition officielle demande de prolonger la commission d’enquête, le temps que la Ville de Québec fournisse des informations actuelles à la commission.

Lors du dépôt de son mémoire devant le Bureau des audiences publiques sur l’environnement (BAPE) jeudi soir, le chef de Québec 21 a fait valoir que la commission d’enquête doit pouvoir baser ses travaux sur des informations à jour.

Les audiences publiques ont mis de l’avant le manque d’informations disponibles sur le projet, des informations qui sont pourtant essentielles, a dénoncé Jean-François Gosselin.

Il rappelle que la Ville de Québec a fourni un dossier d’affaires datant de 2019 au BAPE alors que le projet de réseau structurant de transport en commun a subi plusieurs modifications depuis.

Le document comprend des éléments comme le trambus, qui a depuis été abandonné. Il fait aussi référence à deux tunnels, alors qu’il n’y en a qu’un seul de prévu maintenant, ainsi qu’au pôle d’échange du Phare, qui ne fait plus partie du projet non plus.

Pas avant janvier 2021

Le mandat de la commission d’enquête prend fin le 5 novembre, date à laquelle un rapport et des recommandations doivent être fournis au gouvernement du Québec.

Or, la Ville de Québec a précisé en juillet dernier qu’elle pourra seulement déposer au gouvernement une version à jour de son dossier d’affaires en janvier 2021.

C’est pourtant un élément crucial pour la suite des choses , selon Jean-François Gosselin qui a également argumenté sa position dans une lettre acheminée au premier ministre François Legault.

Attendre le 3e lien

Québec 21 craint également que les projets de 3e lien et du tramway créent des doublons. Le parti croit donc qu’il serait plus sage d’attendre que le tracé du tunnel entre Québec et Lévis soit définitif avant de prévoir un second tunnel sous le quartier Saint-Roch.

Il faut que ces deux projets soient intégrés, défend Jean-François Gosselin, déplorant du même coup qu’à Québec, on a un problème. Les deux maires ne se parlent pas, ce qui mine la cohésion dans ce dossier.

Notre opinion est connue depuis longtemps. Comme 84 % des citoyens de Québec, nous sommes favorables à l’amélioration du transport en commun. Mais, le projet de tramway n’est pas le bon projet pour Québec, a-t-il affirmé.

M. Gosselin a aussi soulevé qu’en prolongeant les travaux du BAPE, les contribuables de Québec auront possiblement l’occasion de se prononcer sur le projet lors des prochaines élections municipales en 2021.

Notre souhait le plus cher est que les contribuables puissent se prononcer et voter sur le plus gros projet de l’histoire de la ville de Québec. Ce projet va changer l’histoire de notre ville à jamais, a-t-il conclu.

Fin des séances publiques

La commission d’enquête du BAPE a complété jeudi soir sa dernière séance de consultations publiques. Les commissaires ont ensuite jusqu’au 5 novembre pour rédiger et remettre leur rapport.

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Le mémoire déposé au BAPE par Québec 21

La présentation de leur mémoire au BAPE dans cette vidéo à 1:19:23

Une entrevue à la radio de Radio-Canada où M. Gosselin se montre favorable au métro léger

Voir aussi : Projet - Tramway.

Projet de tramway et auditions du BAPE: des propositions au niveau des communications

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 6 août 2020 3 commentaires

Après avoir constaté la chute de l’appui de le population de Québec quant à ce projet, cet intervenant (Robert Langdeau) qui a une longue expérience en communications a déposé un mémoire au BAPE.

Ses propositions

Son mémoire très intéressant.

Définition des tâches en communication

Un article de Karine Gagnon (Journal de Québec)

Le tramway aura une division communication Stéphanie Martin. Journal de Québec. 19 juillet 2019. Quelques extraits: « La Ville de Québec crée une «unité spécialisée de communication» pour le projet de réseau structurant, composée de neuf personnes et dotée d’une enveloppe salariale maximale de 826 000 $. … Au maximum de l’échelle salariale, le salaire de la directrice de division se situe à 124 000 $, soit moins que les 150 000 $ qui avaient été consentis à M. Giroux et qui avaient soulevé l’ire de l’opposition. Au dernier échelon, les professionnels en communication gagnent 96 000 $, le technicien, 70 000 $, et l’agent de secrétariat, autour de 56 000 $. Cela fait grimper l’enveloppe budgétaire à 826 000 $. L’argent provient du budget du bureau de projet. »

Voir aussi : Projet - Tramway.

Le tramway de Québec, le projet d’une élite

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 6 août 2020 6 commentaires

Stéphane Lachance
Le comité Tramway non merci

Opinions
Le Devoir

Nous sommes pour l’amélioration de l’offre de services du Réseau de transport de la capitale (RTC), mais rien ne justifie le tramway, ce projet pharaonique mal adapté à notre région, de l’avis même des usagers. Affirmer le contraire relève de la partisanerie visant à faire accoucher un projet qui n’a pas été présenté de façon démocratique aux citoyens de Québec.

Avec la COVID-19, seul un prophète pourrait identifier les nouvelles habitudes de transport des citoyens de Québec […]. Notre économie est déjà affectée par la pandémie et nous croyons que les sommes qui avaient été prévues initialement seraient avantageusement réaffectées à l’aide aux entreprises éprouvées par le confinement. Le projet qui est présenté est le projet de tramway le plus cher au kilomètre au monde.

L’empressement des partisans du tramway de procéder à l’appel d’offres découle de la peur et de la constatation que les citoyens désapprouvent majoritairement le projet, et ce, à plus de 60 %, comme l’indique un récent sondage. À l’approche des élections municipales de novembre 2021, les partisans du tramway ont besoin de sécuriser les ententes afin d’empêcher qu’une nouvelle administration, démocratiquement élue, puisse annuler le projet. Nous trouvons franchement honteux ce type de comportement qui fait fi des préoccupations des contribuables de la région.

Improvisation

Le bureau de projet est incapable de répondre à plusieurs questions qui lui sont formulées. Ce serait de la pure folie de laisser un projet aussi incomplet et dénué de logique venir défigurer Québec. Pensons seulement aux 1701 arbres matures qui seront abattus. Comment des organismes qui ont pour but de défendre l’environnement peuvent-ils signer une missive en faveur de ce projet (Collectif, « Le tramway de Québec dans la dernière ligne droite », Le Devoir, 3 août 2020) ?

On mentionne que le directeur du bureau de projet parle de respecter les budgets prévus, mais il nous a dévoilé durant les audiences du BAPE avoir l’intention de demander une subvention additionnelle de 700 millions de dollars au Fond vert du gouvernement et à Hydro-Québec. D’ailleurs, les experts s’entendent pour dire qu’avec les modifications apportées, on parle maintenant non pas d’un projet de 3,3 milliards, mais bien plus d’un projet de 5 milliards de dollars. Une pure folie dans le contexte économique actuel. Ce même bureau de projet est incapable de répondre à des questions spécifiques que lui pose le BAPE.

On nous parle de qualité de vie avec ce projet. Parlez-en à ceux dont la résidence sera à cinq mètres du trajet de tramway. Aux commerçants qui auront à endurer pendant quatre ans des travaux qui empêcheront leur clientèle de venir visiter leurs commerces librement. Des 148 carrefours infranchissables par les voitures en raison de l’installation d’une dalle de béton. De l’augmentation de 244 % de la circulation au pied de la côte Saint-Sacrement. Des 21 minutes de plus pour accéder à la colline Parlementaire à partir du bas de la ville, dans Saint-Roch. Des 3 ans de dynamitage dans le quartier Saint-Jean-Baptiste et des 40 000 voyages de camion nécessaires pour évacuer le matériel. Qualité de vie, vraiment !

Le gouvernement doit faire preuve de logique et de bonne gestion et constater que ce projet ne correspond en rien à ses exigences initiales de couverture de la toile périphérique, d’interconnexion avec la rive-sud et de respect des budgets, comme l’avait mentionné la vice-première ministre, Geneviève Guilbault.

Besoins de la population

Les contribuables méritent un meilleur respect que ce que l’administration municipale actuelle a su démontrer en utilisant à plusieurs reprises sa majorité afin d’empêcher la tenue d’un référendum clair sur la question.

Nous tenons à affirmer que nous sommes pour l’amélioration du réseau de transport en commun de la capitale nationale et que ce réseau doit être accessible au plus grand nombre de citoyens. Considérant que le projet actuel ne compte pas desservir l’aéroport, le mégahôpital, l’édifice du Revenu, la gare de train ou le centre Vidéotron, il est clair qu’il ne correspond pas aux besoins de la population. Il s’agit plutôt du rêve d’une certaine élite qui ne rejoint en rien l’opinion majoritaire des contribuables.

Monsieur le premier ministre François Legault, laissez les gens de la région de Québec décider et établir clairement leurs besoins à l’élection de novembre 2021. Il faut décréter immédiatement un moratoire sur le projet actuel et un gel des sommes déjà octroyées dans le dossier.

Le texte

* Présentation de leur mémoire au BAPE ce soir.

Le dévoilement de leur mémoire au BAPE à 1:00.00 de la vidéo

Voir aussi : Projet - Tramway.

Projet de tramway: la Ville de Québec répond enfin au BAPE

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 6 août 2020 Commentaires fermés sur Projet de tramway: la Ville de Québec répond enfin au BAPE

Arnaud Koening-Soutière
Journal de Québec

La Ville de Québec a fini par obtempérer à fournir des répliques aux nombreuses questions auxquelles le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) lui pressait de répondre.

L’administration municipale avait jusqu’à 16 h, mercredi, pour offrir un premier lot de réponses à une série de 34 questions soumises par le BAPE la semaine dernière.

Les réponses à un deuxième groupe d’interrogations devaient être données avant vendredi en fin de journée. C’est finalement l’entièreté des 34 demandes du BAPE qui a obtenu réponse mercredi.

Le BAPE avait offert un délai supplémentaire à la Ville pour répondre à ces questions ; l’organisme devait initialement obtenir une réponse vendredi dernier au matin. La présidente de la commission Corinne Gendron s’est impatientée en s’adressant à l’administration.

Une correspondance rendue publique, lundi, pressait la Ville de fournir des réponses rapidement pour que la commission puisse accomplir son mandat dans le temps imparti par la loi.

Demi-teinte

Malgré le lot de réponses, toutes n’ont pas apporté les éclairages réclamés par les commissaires.

À de nombreuses questions, la Ville a rétorqué qu’aucune donnée ni étude n’avait été complétée à ce propos.
Une telle réponse a notamment été offerte quant à l’impact de la suppression des voies réservées sur l’industrie du taxi, sur une précision à savoir quels types de moyens pour se rendre au réseau de transport sont anticipés et dans quelle proportion, ainsi qu’au sujet de l’accroissement de la population pour chaque quartier de Québec d’ici 2036.

D’autres recelaient plutôt une réponse en demi-teinte : une étude est en cours, mais sa conclusion ne sera pas rendue avant la fin septembre ou le mois d’octobre.

C’est le cas, entre autres, du dévoilement d’un budget préliminaire révisé, à la lumière des dernières modifications au projet, et pour l’évaluation du potentiel de logements aux abords du tracé.

Le BAPE doit déposer son rapport final au ministre de l’Environnement, Benoit Charette, au plus tard le 5 novembre.

Informations

Plusieurs éléments de précision permettent néanmoins d’obtenir des éclaircissements.

L’administration a notamment réitéré son engagement de débourser 20 M$ pour l’acquisition de terrains consacrés au logement social, surtout aux abords du tracé du tramway. La construction d’environ 2600 logements sociaux est ainsi prévue d’ici 2025, dont 70 % dans un rayon de 800 mètres du réseau.

On apprend également que les comités de voisinage, qui visent « à favoriser un dialogue de proximité avec la population et partager de manière proactive l’ensemble de l’information ».

Ces forums d’échange existeront jusqu’à la fin d’une « période de transition » après la finalisation de la construction, après quoi ces « comités n’auront plus raison d’être », indique-t-on.

Mercredi, ce sont, pour l’essentiel, des citoyens qui se sont exprimés devant la commission, en plus de l’organisme CAA-Québec et du conseiller municipal Jean Rousseau. Celui-ci a notamment réitéré son souhait de voir être fusionnés les bureaux de projet du troisième lien et celui du réseau de transport structurant.

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Voir aussi : Projet - Tramway.

Projet de tramway: Le conseiller Jean Rousseau déplore un manque « d’informations disponibles »

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 6 août 2020 2 commentaires

Audrey Paris
Radio-Canada

Les commissaires du BAPE pour le projet de tramway sont du même avis que le conseiller municipal.

Le conseiller Jean Rousseau a lancé une flèche à la Ville de Québec concernant le projet de tramway, mercredi soir, devant le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) : l’information n’est pas accessible, croit-il, et les élus et citoyens doivent s’exprimer haut et fort s’ils veulent se faire entendre, même s’ils sont en faveur du projet.

M. Rousseau présentait le mémoire de son parti, Démocratie Québec, devant la commission d’enquête, lui qui prône l’arrimage du projet de tramway à celui du 3e lien.

Mais l’absence d’informations complètes sur les deux projets a également pris une place importante dans les échanges.

Le commissaire Pierre Renaud a notamment utilisé une de ses questions pour demander au conseiller s’il en savait plus qu’eux.

« Non, je n’ai malheureusement pas de boule de cristal, a répondu Jean Rousseau. Les gens sont en faveur du projet, mais ils doivent s’exprimer fort pour être entendus, parce qu’on a énormément d’enjeux de respect d’informations disponibles. Vous-mêmes [les commissaires] avez fait sortir des informations auxquelles on n’avait pas eu accès comme élus, comme citoyens, et ça, c’est important pour faire progresser le débat¨ », a déploré Jean Rousseau.

La présidente de la commission, Corinne Gendron, a pour sa part confirmé que les commissaires n’avaient pas beaucoup d’informations, eux aussi, et demandé au conseiller municipal de mieux définir son approche concernant le 3e lien.

Jean Rousseau a souligné que le lien sous-fluvial entre Québec et Lévis devrait ne servir qu’au transport en commun et que le mode de transport devrait être un métro, pour permettre un trajet rapide entre les deux villes.

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Voir aussi : Projet - Tramway.

Projet de tramway: appui du CAA-Québec

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 5 août 2020 1 commentaire

31 juillet 2020 | Communiqué de presse

Pour que le réseau structurant soit un véritable succès, la population de la grande région de Québec doit soutenir ce projet de transport collectif dont elle a grandement besoin, insiste CAA-Québec dans son mémoire déposé jeudi au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE).

CAA-Québec a soutenu le projet lors de sa présentation en mars 2018 et c’est toujours le cas aujourd’hui, en dépit des nombreuses modifications annoncées ces derniers mois.

Ce qui n’a pas changé, c’est le besoin de mettre en place des solutions concrètes à la congestion routière en offrant aux gens davantage de choix intéressants pour se déplacer. Québec est rendue là et est digne d’une solution de transport collectif efficace, fiable et confortable à l’instar de l’ensemble des villes canadiennes de taille comparable.

Ce qui a changé, c’est l’adhésion de la population. Il faut reconnaître que l’acceptabilité sociale est devenue le point faible du projet. Un sondage réalisé en 2017 auprès des membres de CAA-Québec montrait un soutien de 81 % d’entre eux à un éventuel réseau structurant, alors que le soutien à l’actuel projet a glissé sous la barre des 50 % dans deux sondages récents (1).

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Le mémoire du CAA

Voir aussi : Conférences / évènements, Projet - Tramway.

Le tramway, un «colosse au pied d’argile»

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 5 août 2020 17 commentaires

Arnaud Koening-Soutière
Journal de Québec

Un organisme propose un tunnel sous le quartier Saint-Roch pour éviter une «ligne orange» à Québec.

Le passage du tramway sous terre doit se prolonger sur 600 mètres, pour rallier le Grand Théâtre au pôle d’échanges Saint-Roch, sans quoi le réseau se trouvera les mains liées pour adapter son offre dans les prochaines décennies, clame l’organisme Vivre en Ville.

Le tracé actuel du projet prévoit que les rames du tramway seront en mode souterrain du Grand Théâtre jusqu’au bas de la côte d’Abraham.

Les rames sortiront de l’embouchure aux abords du parc Jean-Paul-L’Allier, pour ensuite emprunter la rue de la Couronne.

Or, l’organisme propose plutôt que le tracé passe sous le quartier Saint-Roch, pour aller rallier le pôle d’échanges. Pour ce faire, le tunnel devrait être prolongé d’environ 600 mètres, précise le directeur général de Vivre en Ville, Christian Savard. Il fera valoir cette position mercredi dans le cadre de la deuxième partie de l’audience publique sur la construction du tramway.

Sans ce changement, M. Savard se dit « inquiet » pour la pérennité du réseau et pour son efficacité à desservir de grands événements comme le Festival d’été de Québec. Selon lui, une unique embouchure au pied de la côte d’Abraham créerait « un goulot d’étranglement », qui empêcherait toute bonification du réseau pour s’adapter en fonction du développement de la ville et de l’achalandage, entre autres.

« S’il y a un endroit où on peut se retrouver avec une situation comme une ligne orange, c’est cet endroit-là », désigne Christian Savard, en référence à la forte saturation observée pendant les heures de pointe sur cette ligne du métro de Montréal.

Le prix qu’il en coûterait pour emprunter une nouvelle direction n’est pas évalué. « C’est sûr qu’on dépasserait l’enveloppe actuelle », admet cependant M. Savard.

Le coût, c’est l’un des aspects sur lesquels ont accroché les commissaires du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), mardi, lors de la présentation de l’ingénieur Robert Vanderwinkel.

Le commissaire Pierre Renaud et la présidente Corinne Gendron ont notamment remis en question les estimations pour le coût par kilomètre de celui qui milite pour que le projet soit transformé en métro dans son entièreté.

« Ça va être un colosse, mais qui a un pied d’argile pour l’instant. […] Tant qu’à faire un tramway qui va coûter des milliards, il faut prendre les bonnes décisions immédiatement », répond pour sa part Christian Savard au sujet du dépassement de coût à prévoir si sa proposition était adoptée.

Vivre en Ville propose que la circulation automobile reste condamnée sur la rue de la Couronne, supposée accueillir le tramway, pour plutôt en faire un « transit mall ». On veut ainsi faire partager l’artère entre autobus, cyclistes et piétons.

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Le mémoire de Vivre en ville qui sera présenté au BAPE

Le communiqué du 5 août de Vivre en ville

Voir aussi : Projet - Tramway.

BAPE et le projet de tramway: le mémoire de « J’y vais en métro »

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 4 août 2020 7 commentaires

Le mémoire de l’organisme J’y vais en métro qui sera soumis aux audiences du BAPE

* Intervention du Bureau de projet devant le BAPE le 5 août:

Voir aussi : Projet - Tramway.

Tramway: la modernité pour Québec

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 4 août 2020 2 commentaires

Pierre-Luc Lachance
Conseiller municipal
Opinions
Le Soleil

Dans un texte d’opinion paru récemment  » Tramway : en route vers la modernité, mais laquelle ? », M. Rémi Guertin PH. D a soulevé des points intéressants qui m’ont interpellé en tant qu’élu de la Ville de Québec, utilisateur du transport en commun, de Communauto et adepte de transports actifs.

Il est vrai que la région de Québec a un indice d’étalement urbain équivalent à une ville américaine de 3 millions de personnes alors que nous ne sommes que 840 000. Cela est probablement l’un des plus graves problèmes auxquels nous devons faire face. Des organisations comme Strong Town, Go Cultivate et le World Economic Forum sont d’ailleurs sans équivoque: si les villes nord-américaines veulent être en mesure d’avoir un développement résilient et des capacités financières pour subvenir aux coûts d’entretien des infrastructures municipales, il faut qu’elles cessent de permettre le développement à faible densité et d’agrandir leur périmètre urbain. En effet, plus une rue se développe loin des infrastructures dites «principales», plus cela coûte cher à la municipalité pour fournir des services et ce, c’est sans parler de l’impact environnemental. Or, un secteur comme D’Estimauville représente a contrario un potentiel incroyable. Certes, l’écoquartier ne s’est pas développé aussi vite qu’espéré, mais le tout s’active grandement depuis l’annonce du projet de réseau structurant de transport en commun (RSTC) en mars 2018. Ainsi, les lignes de Métrobus qui passeront par ce secteur offriront un choix de qualité aux résidents à l’image de ce qu’ont fait les parcours 800 et 801 depuis plusieurs dizaines d’années. C’est d’ailleurs pour répondre à la surcapacité de ces parcours — une demande de 1900 utilisateurs à l’heure versus une capacité de 1700 — que le tramway est aujourd’hui proposé. Avec une capacité de 3900 passagers à l’heure, il permettra non seulement une croissance des usagers à long terme (3200 prévus en 2041), tout en libérant des ressources matérielles et humaines qui pourront être réaffectées à l’amélioration du service dans d’autres secteurs de la Ville.

L’environnement est un autre sujet abordé qui me touche particulièrement. Pour Saint-Roch, l’implantation du tramway représente une opportunité pour bonifier le secteur. Simplement en rendant la rue de la Couronne partagée entre le tramway et les transports actifs, cela apportera des avantages indéniables pour le quartier. Le pôle d’échange Saint-Roch évitera aux autobus Express existants — et aux nouveaux — d’avoir à monter et descendre de la haute-ville aux heures de pointe, réduisant du même coup le bruit, la poussière et la circulation dans le quartier. De plus, selon une étude de la firme AECOM, le projet de RSTC permettra d’éviter, d’ici 2041, l’émission de 151 000 tonnes de CO2 alors que sa construction en générera 91 000 tonnes (incluant les voyages de matériaux d’excavation). Nous nous retrouvons donc avec un delta positif de 60 000 tonnes de CO2 en faveur d’une meilleure qualité de l’air à Québec. Cet écart positif ne peut que s’agrandir au fil du temps, tout comme l’impact qu’auront les nouvelles plantations d’arbres (au ratio de deux arbres plantés versus un abattu). Je ne le nie pas; sur le court terme, l’abattage des arbres fera mal à Québec. Cependant, contrairement à un match de baseball qui finit après neuf manches, le développement d’une ville se réalise dans une dynamique infinie. Dans cette perspective, frapper un coup de circuit n’a qu’un impact négligeable si la partie ne se termine jamais; ce qui est important, c’est d’avoir toujours des ressources en place pour jouer la partie. Il est à noter que ces abattages permettront à nos experts en foresterie urbaine de reboiser la Ville de Québec autrement qu’en monoculture d’essences, comme cela a été fait dans le passé. Cela offrira ainsi un meilleur potentiel de résilience pour notre canopée versus des maladies ou parasites.

Au niveau technologie, les études de KPMG et de Gartner sur le télétravail sont d’excellentes références. Or, pour ma part, je note dans les statistiques qu’elles énoncent un levier important pour le projet du tramway de Québec. En effet, le tramway n’est pas qu’un moyen de réduire la congestion automobile; il est catalyseur pour permettre aux familles de se débarrasser et/ou d’éviter l’achat d’une deuxième voiture. En 2016, selon l’Institut de la statistique de Québec, la Ville de Québec comptait 252 232 ménages et 288 484 véhicules. Si le télétravail, combiné à une meilleure offre de transport en commun, permet aux ménages d’évacuer la deuxième voiture, ce sont des milliers de familles qui auront un gain monétaire direct.

Concernant les véhicules électriques autonomes, je me permets d’envisager le scénario suivant: chaque matin, le véhicule autonome familial conduit l’un des deux parents au travail (alors que l’autre est en mode télétravail). Le véhicule retournant à la maison, il peut donc servir aux commissions quotidiennes et se recharger. Avec le tramway en place, celui qui est sur son lieu de travail peut donc le prendre pour aller à un rendez-vous d’affaires, sachant qu’il desservira plus de 80 % des principaux pôles de la Ville. À la fin de la journée, il pourra même revenir à la maison grâce à une combinaison tramway et transport à la demande, dont nous avons annoncé le projet pilote le 26 juin dernier, alors que l’autre parent sera allé chercher les enfants à leurs activités parascolaires. C’est là le potentiel d’une offre structurante de mobilité dans un contexte moderne.

En terminant, je souligne que ce n’est pas le tramway à lui seul qui est le vecteur structurant de développement urbain et de consolidation. Il n’existe pas de silver bullet pour répondre à ces dynamiques complexes. Le RSTC est envisagé dans une approche globale qui nous permet d’innover en matière de mobilité en plus de changer la dynamique de Québec en regard des changements climatiques — la plus grande menace qui pèse sur notre société. Le tramway, les véhicules autonomes, le télétravail (incluant l’éducation à distance), une meilleure place pour le transport actif, le développement selon la stratégie de la Ville 15 minutes, sont des outils complémentaires que nous devons utiliser à bon escient si nous voulons bâtir une ville moderne, humaine, durable et résiliente.

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Voir aussi : Projet - Tramway.