Baptiste Ricard-Châtelain
Le Soleil
Toujours laissées en pâture aux éléments sur le parvis de l’église Saint-Sauveur, les trois sections de l’imposant clocher qui surmontait le lieu de culte depuis 1892 passeront un deuxième hiver sous la neige. Et tout indique qu’elles ne seront jamais remises en place, qu’elles seront tout simplement détruites.
À moins d’un miracle, à moins qu’un mécène millionnaire sorte subitement de l’ombre, le sort de la flèche qui s’élevait à près de 200 pieds [61 mètres] vers le ciel est scellé. «Probablement qu’on ne le remontera pas le clocher», révèle le président de la fabrique, Jacques Gauvin, questionné par Le Soleil.
«Le diocèse est d’accord avec ça. Puis le patrimoine [à la mairie] est d’accord. Eux nous suggèrent de faire faire une œuvre d’art en incluant la croix du clocher pour remplacer le clocher qui est descendu… On s’enligne vers ça.»
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La Ville et le ministère de la Culture n’ont-ils pas annoncé la création d’un fonds de 30 millions $ sur 10 ans pour sauver huit églises patrimoniales de Québec, dont l’église Saint-Sauveur? C’est vrai, convient M. Gauvin. Mais les besoins de ces bâtiments religieux sont tels que la somme apparaît minime.
D’ailleurs, dans une décision du comité exécutif de la Ville publiée jeudi, nous constatons que la quasi-totalité des 3 millions $ de l’année 2018 est déjà octroyée pour des travaux urgents : fenestration, maçonnerie, toiture… Dans la liste, nous constatons que l’église Saint-Sauveur a déjà touché 660 000 $ pour payer une partie de la facture de 825 000 $ produite par les ouvriers ayant démonté le clocher.