Jean-Luc Lavallée
Journal de Québec
Pour la première fois en plus de 20 ans, la majorité des propriétaires de condos et même de certaines maisons, à Québec, doivent s’attendre à une baisse de leur évaluation municipale cet automne.
Le cycle haussier amorcé à la fin des années 1990, marqué par des bonds spectaculaires de la valeur foncière, a fini par s’essouffler dans la Vieille Capitale.
De nombreuses propriétés se transigent désormais sous l’évaluation municipale, une réalité qui se répercutera inévitablement dans le prochain rôle d’évaluation 2019-2020-2021, lequel tentera de se coller le plus possible à la valeur marchande.
Précisons que les valeurs inscrites sur le prochain rôle refléteront les conditions du marché au 1er juillet 2017 et ne tiendront pas compte des performances encourageantes de l’année 2018.
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Deux firmes d’évaluation privées (Groupe Altus et JLR) confirment la tendance en se basant notamment sur les données accessibles au Registre foncier.
« On s’attend à ce que les copropriétés diminuent parce que ça a été un secteur difficile à Québec. Il y a eu un peu trop de construction dans les dernières années et il y avait un surplus », observe l’économiste Joanie Fontaine de la firme JLR, laquelle s’attend à une baisse moyenne de 5,9 % du prix des condos.
« En 2017, c’était la quatrième année de suite où on avait une baisse de prix de la copropriété dans la région de Québec », expose Paul Cardinal, directeur de l’Analyse du marché à la FCIQ. Le site web DuProprio a lui aussi constaté une baisse du prix médian de 4 % sur les condos entre 2014 et 2017.
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L’évaluation municipale n’est qu’une « information » parmi d’autres, une « ligne directrice » dont il faut relativiser l’importance selon Simon Lafrenière, agent chez Via Capitale.
Les courtiers comme lui rappellent souvent à leurs clients qu’il faut prendre l’évaluation municipale avec un grain de sel et ne pas la confondre avec la valeur marchande.
« Le courtier va beaucoup plus se baser sur l’information qu’il a avec les maisons comparables vendues au cours d’une même année. Prenez deux maisons identiques, dans le même secteur, sur lesquelles on a fait les mêmes travaux ; dans un cas, on a demandé un permis, dans l’autre, non. Vous allez comprendre que l’évaluation municipale va être très différente, mais la valeur marchande est pourtant la même », illustre-t-il, invitant les gens à se méfier du chiffre inscrit au rôle.