Illustration: ABCP Architecture
Stéphanie Martin
Journal de Québec
Le propriétaire du 8, rue McWilliam pourrait bien songer à vendre son terrain à un autre promoteur, faute de rentabilité, si son projet d’édifice ne passe pas la rampe à la Ville de Québec.
L’architecte au dossier, François Moreau, d’ABCP Architecture, a indiqué au Journal que le projet actuel, qui compte un étage de plus que ne le permet le zonage et qui rebute certains citoyens, a été pensé pour être réalisé avec des matériaux de qualité qui s’intègrent au patrimoine bâti.
Accessible aux familles
On parle d’une façade de pierre et d’un toit en mansarde en tôle canadienne à baguettes, des matériaux coûteux. Enlever un étage ferait perdre de la rentabilité au projet, explique M. Moreau.
Le propriétaire du terrain voulait faire en sorte que les 42 logements demeurent accessibles pour les familles, ajoute-t-il. Avec un étage de moins, il faudrait hausser les prix de 18 à 20 % pour parvenir au même coût de revient.
La suite
Un billet précédent
La position du Comité des citoyens du Vieux-Québec
La revanche des voisins François Bourque (Le Soleil). Un extrait:
Comment expliquer cette résistance à un projet qui semble pourtant assez exemplaire?
Trois explications :
1/ Une bataille de principes. Le zonage adopté en 2008 dit 13 mètres, on ne doit pas dépasser 13 mètres. Fin de l’histoire. Comme si un zonage était quelque chose d’immuable à jamais.
2/ Une vendetta contre la Ville. Des citoyens ont été échaudés par l’agrandissement du Capitole et par les projets du théâtre Le Diamant et de Saint-Louis-de-Gonzague qui dépassent les hauteurs moyennes du Vieux-Québec. Ces projets ont échappé au débat public et à d’éventuels référendums, la ville ayant eu «l’habileté» de les inclure au Programme particulier d’urbanisme (PPU) de la colline Parlementaire. Des citoyens se sentent floués, constate le conseiller municipal Jean Rousseau, qui dit les comprendre.
3/ La peur d’un précédent. Ce n’est pas tant l’immeuble projeté rue McWilliam qui inquiète, mais la crainte d’ouvrir la porte à d’autres dépassements dans le quartier qui seraient peut-être moins heureux. Cela témoigne d’une méfiance envers l’administration à qui des citoyens ne font plus confiance pour évaluer ces futurs projets et bloquer ceux qui ne conviendraient pas. Il y a là un enjeu démocratique auquel il faudrait réfléchir.
En attendant, un propriétaire bien intentionné risque de payer pour des décisions passées ou à venir qui n’ont rien à voir avec les mérites du projet actuel. Je ne suis pas certain de ce que les voisins espèrent y gagner.
Un cinquième étage est essentiel à la viabilité financière du projet, expose l’architecte François Moreau qui en a dessiné les plans.
C’est souvent l’argument des promoteurs qui demandent des changements de zonage.