Québec Urbain

L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


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Le grand déblocage du projet de tramway

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 15 mars 2021 24 commentaires

François Bourque
Le Soleil

Le bras de fer des derniers mois aura permis d’aboutir à un meilleur projet de tramway et de desserte des banlieues de Québec.
Je dis meilleur, pas tant parce que le tramway ira à d’Estimauville plutôt qu’à Charlesbourg et qu’on y greffera de nouvelles lignes d’autobus.

Meilleur parce que cette nouvelle mouture, pas si différente de la précédente, aura cette fois la pleine adhésion du gouvernement Legault. Cela fait que le projet a maintenant des chances d’aboutir, malgré les imperfections qu’on pourra encore lui trouver.

Le grand «déblocage» s’est produit jeudi après-midi lors de la rencontre entre le maire Régis Labeaume, le ministre des Transports François Bonnardel et la ministre de la Capitale, Geneviève Guilbault.

Dans les heures précédentes, Radio-Canada avait révélé que la Ville de Québec était disposée à abandonner la ligne Charlesbourg au profit d’une ligne vers d’Estimauville.

C’était la première fois que la ville y consentait (à d’Estimauville) autrement que dans la perspective d’une deuxième phase du projet.

Le gouvernement en avait pris acte au moment de la rencontre. Ce fut le game changer, pour reprendre l’expression de sport.

Le gouvernement arrivait pour sa part avec une proposition de terminus de tramway à Sainte-Foy plutôt qu’à Le Gendre. Bien disposé par l’ouverture et l’attitude conciliante du maire, il a pris le temps d’écouter et a mis à son tour de l’eau dans son vin.

Les ministres Bonnardel et Guilbault se sont ainsi laissés convaincre que le meilleur site pour le «garage» du tramway était à Le Gendre et pas ailleurs. Le maire a-t-il mieux plaidé sa cause ou le gouvernement y fut-il plus réceptif? Je ne saurais dire. Probablement un peu des deux.

Ce qu’on sait, c’est que le litige avec l’administration Labeaume commençait à peser au gouvernement qui avait hâte de pouvoir passer à autre chose.

Une nouvelle rencontre est prévue ces prochains jours, cette fois entre M. Labeaume et le premier ministre Legault pour sceller l’entente de principe et la bonne humeur retrouvée.

Ce déblocage ne va pas gommer d’un trait tous les doutes et oppositions qui persistent dans la population face au projet.

Mais si les pouvoirs publics se mettent à tirer tous dans le même sens et que la ministre de la Capitale arrive à prononcer le mot «tramway» sans que ça lui brûle les lèvres, il deviendra plus facile de faire valoir ce que Québec va gagner de ce projet.

Le virage du tramway vers d’Estimauville aura permis de débloquer les choses. C’est un aboutissement tout à fait raisonnable.

Dans les faits, les deux trajets (d’Estimauville et 41 ème Rue à Limoilou) se valent : même longueur à un demi kilomètre près; un achalandage comparable à court terme; des défis d’implantation similaires dans le bâti de Limoilou et au final, des coûts similaires.

Outre le virage d’Estimauville, il a été convenu de peaufiner la desserte des quartiers périphériques, notamment ceux du nord. On pense à de nouvelles lignes d’autobus et voies réservées qui pourraient aller plus loin que ce qui avait été envisagé à ce jour.

La Ville et le gouvernement ont aussi convenu de travailler ensemble à faire naître au bout du tramway, dans le secteur Chaudière, un quartier «d’innovation» attrayant pour de jeunes familles.

On pense à une nouvelle école et à des entreprises techno. La ville avait déjà pour ce secteur un projet de quartier à usages multiples pouvant accueillir 4200 logements.

Le gouvernement va pousser pour qu’on y retrouve à la fois des résidences unifamiliales détachées et des habitations de plus forte densité et qu’on y conserve un maximum de verdure.

Ce qu’on voudra éviter, c’est une concentration de tours de grande hauteur qui auraient attiré surtout des personnes âgées dont les besoins de déplacement en tramway sont moindres.

Ainsi ciblé sur les jeunes familles, ce quartier prendra le relais des terres des Soeurs de la Charité que Québec voulait développer, mais dont la vocation agricole est maintenant consacrée.

Il est rare qu’une ville ait ainsi l’occasion de partir d’une page (presque) blanche pour dessiner un nouveau quartier autour d’un lien fort de transport en commun. J’ai beau chercher, je ne vois pas d’autres exemples à Québec.

Certains y verront de l’étalement urbain. Il est vrai que ce quartier impliquera de nouvelles infrastructures et services publics.

Mais puisque cela arrive de toute façon dans les lointaines périphéries toutes à l’auto, aussi bien que ça se passe aussi près d’un bon transport en commun. Cela fera des voitures en moins sur les autoroutes à l’heure de pointe.

Il est acquis que le budget ira au-delà des 3,3 milliards $ évoqués jusqu’ici. On parle maintenant de 4 milliards $, un peu plus, un peu moins, ça reste à voir.

La hausse est significative mais dans les faits, la facture avait déjà atteint 3,5 milliards $ sans qu’on le crie sur les toits. La dernière hausse était attribuable à un coût plus élevé que prévu pour déplacer des infrastructures souterraines sous les voies du tramway.

Le premier ministre Legault avait entrouvert la porte à une hausse de budget pour la première fois le mois dernier.

On peut penser que lorsque le gouvernement s’est mis à vouloir redessiner lui-même le projet de Québec, il aura constaté à son tour qu’il était impossible d’ajouter du service dans les banlieues sans augmenter le budget.

Il aura donc fallu un long et houleux détour pour arriver à un projet pas très différent de ce que la ville avait mis sur la table au départ.

On peut le déplorer, mais ce détour n’aura pas été inutile comme je le disais d’entrée de jeu.

Tant l’administration Labeaume que le gouvernement Legault peuvent en sortir la tête haute et avec le sentiment d’avoir fait des gains importants. Tant sur la facture du projet qu’au plan politique.

Les victoires de la ville

1. La ville de Québec a réussi à «sauver» son projet sans le dénaturer. C’est en soi une grande «victoire», vu l’état des relations avec le gouvernement et les doutes de nombreux députés et ministres.

Le maire aura finalement pu convaincre qu’il fallait aller jusqu’à Le Gendre et qu’il sera possible d’y générer de l’achalandage.

La ville de Québec obtient aussi une augmentation de budget qui permettra d’améliorer les infrastructures d’autobus vers les banlieues éloignées. Cela pourra se faire à même l’enveloppe du projet tramway, plutôt que de celle du RTC. Sauf pour les opérations, qui seront à la charge de la société de transport.

Voilà qui donne raison ici encore à la Ville qui disait ne pouvoir faire plus sans augmenter le budget.

Le remodelage du trajet vers d’Estimauville ne devrait pas avoir un impact trop lourd sur les échéanciers. C’est aussi une «victoire» pour la ville. Le scénario de l’abandon du terminus Le Gendre aurait eu des conséquences plus lourdes.

Il faudra bien sûr retourner sur les planches à dessin pour refaire, avec la même «rigueur» qu’à Charlesbourg, un nouveau tracé vers d’Estimauville par le Chemin de la Canardière.

Il faudra choisir l’emplacement de nouvelles stations, préciser le nombre d’arbres à couper, les parcelles de terrain à exproprier, etc. Il faudra voir aussi si cela implique un retour devant le BAPE.

La bonne nouvelle, c’est que le bureau de projet pourra continuer à avancer et à lancer éventuellement ses appels d’offres. Quitte à procéder par addendum si la portion St-Roch/D’Estimauville n’est pas prête en même temps que l’autre.

Les victoires du gouvernement

2. Le gouvernement Legault gagne aussi sur plusieurs fronts, le plus important étant celui de la crédibilité.

Des citoyens (et des élus) s’étaient mis à douter de la volonté réelle du gouvernement de réaliser ce projet. Ils soupçonnaient la CAQ de vouloir le faire dérailler ou de le reléguer sur une voie de garage en attendant le méchant troisième lien.

Beaucoup, et pas les moindres, disaient craindre que le gouvernement dessine un projet sur un coin de table et au mépris de la «science» pour servir des intérêts bassement partisans.

Il n’en est rien. Au contraire.

Le nouveau trajet de tramway vers d’Estimauville est aussi valable que le trajet initial. Limoilou sera simplement desservi dans l’axe Est-Ouest plutôt que Nord-Sud.

Le tracé initial promettait un fort achalandage entre Saint-Roch et la 41e rue. On retrouve en effet dans ce corridor des générateurs de déplacements importants : hôpital Saint-François D’Assise, proximité de l’amphithéâtre et Expo-Cité, etc.

C’est d’ailleurs un des angles morts du nouveau projet.

La plus grosse salle de spectacles à Québec ne sera pas desservie directement par le mode de transport le plus performant de la ville. Ça reste une déception. C’était vrai du tracé initial, mais ce l’est davantage encore du nouveau.

Cela dit, la destination D’Estimauville a aussi un fort potentiel d’achalandage. Probablement meilleur, à terme, que le tracé précédent. La ligne va rejoindre le plus gros employeur à Québec, le futur méga-hôpital de l’Enfant-Jésus.

Sans parler des deux édifices administratifs fédéraux sur d’Estimauville, du futur siège de la CNESST et des entreprises qui s’installeront dans le quartier d’innovation du Littoral Est, près de Henri-Bourassa.

La destination est donc tout aussi «scientifique» que pouvait l’être la ligne vers Charlesbourg.

Au plan conceptuel, on retrouvera une «zone d’innovation» aux deux extrémités du tramway. Cela rejoint la vision de «Projet Saint-Laurent- Cap sur un Québec gagnant», ce qui plaira à son auteur, un certain François Legault.

En acceptant de hausser le budget du projet tramway, le gouvernement rétablit «l’équilibre» avec Montréal.

Il met aussi du «lousse» dans l’attitude dogmatique qu’il avait eu jusqu’ici de respecter à tout prix sa promesse électorale de contrôler les dépenses.

La rigidité envers Québec devenait intenable. Le gouvernement y gagne à se montrer ainsi plus pragmatique.

Au plan politique, le virage vers d’Estimauville est assez significatif pour que le gouvernement puisse justifier sa bataille des derniers mois.

Il aura la satisfaction d’avoir mis le projet (et le maire Labeaume) à sa main, ce qui fera sans doute plaisir à des partisans (et députés) de la CAQ.

Le message poussé depuis quelques jours par le gouvernement fut de saluer l’ouverture et l’attitude du maire Labeaume qui a enfin accepté de mettre de l’eau dans son vin.

C’est un peu vrai, mais on aura compris qu’un tel message vise moins à complimenter le maire Labeaume qu’à attirer l’attention sur son recul. Et sur la «victoire» du gouvernement.

On finira par oublier le bras de fer et les sautes d’humeur. Ce qui compte c’est le résultat. L’offre de transport en commun sera assurément meilleure que jamais pour Québec. Tant la Ville que le gouvernement pourront s’en féliciter.

Au cours des prochaines semaines, Ville et gouvernement vont préciser les corridors des nouveaux services d’autobus vers la périphérie : Charlesbourg, St-Émile, Val Bélair, etc.

La logique voudrait qu’on ramène les corridors déjà identifiés par le RTC et par le Bureau de projet du tramway. On parle ici aux grands axes nord-sud : Duplessis, Henri IV, de l’Ormière, Robert-Bourassa, Pierre-Bertrand, Laurentienne, Henri-Bourassa.

On y retrouvera une combinaison de voies réservées, de voies sur les accotements d’autoroutes et de voies dédiées (ex : celle de Robert-Bourassa).

L’objectif est d’offrir un lien rapide vers les pôles d’échange du tramway et les grands secteurs de destination pour les études, les services, les emplois et le divertissement, Concrètement, ça veut dire le centre-ville de Québec, l’Université Laval et le coeur de Sainte-Foy.

Le gouvernement va présenter sous peu son plan pour les banlieues. Il laisse couler depuis un moment déjà que ce plan va surprendre.

La dernière fois que le gouvernent de la CAQ a dit ça à Québec, il a déposé un projet de tunnel avec Lévis de centre-ville à centre-ville, plutôt que dans l’Est comme il avait toujours été envisagé jusque là.

Nous avions en effet été surpris.

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Voir aussi : Projet - Tramway, Transport, Transport en commun.

Déblocage majeur dans le dossier du tramway

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 12 mars 2021 24 commentaires

Olivier Lemieux
Radio-Canada

Après des mois d’âpres négociations, le dossier du tramway prend un tournant positif à Québec. Des sources gouvernementales parlent même d’un « déblocage majeur » dans les discussions.

Selon nos informations, la proposition de l’administration Labeaume de prolonger le parcours vers D’Estimauville a donné un nouveau souffle aux échanges.

Tel que le révélait Radio-Canada jeudi, la Ville de Québec accepte désormais d’abandonner l’antenne nord du réseau structurant, qui devait desservir Charlesbourg, afin de financer un tronçon vers l’est.

Cette ouverture du maire Labeaume a permis un déblocage majeur dans les pourparlers, admet une source gouvernementale près du dossier. Notre attention se tourne maintenant vers le secteur Le Gendre.

Quartier de l’innovation

Toujours selon nos sources, la Ville de Québec et le gouvernement Legault travaillent désormais en vue de définir une vision commune pour le développement qui doit entourer le terminus ouest du tramway, dans le secteur Le Gendre.

Cette portion du tracé, identifiée comme incontournable par le maire Labeaume, n’est plus écartée par la Coalition avenir Québec (CAQ).

Depuis des mois, les stratèges caquistes émettent des doutes en coulisses sur le potentiel réel de développement des terrains qui entourent l’entrepôt IKEA de Sainte-Foy.

La Ville accepte maintenant de discuter de la vocation du quartier et de miser sur l’innovation. Nous voulons aussi que la portion résidentielle du projet attire une population active, précise notre source.

Le souhait de la CAQCoalition avenir Québec est d’orienter le développer à venir selon la vision exprimée par le premier ministre François Legault dans son projet Saint-Laurent, qui a fait l’objet d’un livre.

Legault va rencontrer Labeaume

D’ici quelques jours, le cabinet de François Legault devrait convoquer le maire Labeaume à une rencontre pour en venir à une entente officielle entre les parties.

Est-ce à dire qu’une entente de principe est intervenue entre les parties?

Je vais me contenter de souligner que nous vivons un déblocage majeur en ce moment, termine notre source.

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Voir aussi : Projet - Tramway, Transport, Transport en commun.

Tramway : Labeaume prêt à sacrifier Charlesbourg

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 11 mars 2021 19 commentaires

Olivier Lemieux
Radio-Canada

Le maire Labeaume proposera cet après-midi aux ministres Guilbault et Bonnardel de prolonger le parcours de tramway jusqu’à D’Estimauville, aux dépens du secteur Charlesbourg. Le maintien du terminus Legendre, dans l’ouest, sera cependant présenté comme un incontournable.

Le mois dernier, le maire Labeaume levait le voile sur les changements au tracé du tramway proposés par le ministre des Transports, François Bonnardel.

Le gouvernement souhaitait prolonger le parcours vers l’est, jusqu’à D’Estimauville, mais retranchait la portion nord du tracé vers Charlesbourg. Quant au terminus Legendre, dans l’ouest, il passait tout bonnement à la trappe.

Contre-proposition

Même si Régis Labeaume rejetait alors une proposition faite sur la gueule , les ponts n’ont jamais été rompus avec le gouvernement Legault.

Selon nos informations, la Ville de Québec est maintenant prête à sacrifier l’antenne nord du tramway afin de desservir le secteur D’Estimauville, cher à la Coalition avenir Québec (CAQ).

L’administration Labeaume s’est montrée ouverte dans le passé à renoncer au terminus de Charlesbourg en stoppant le tramway à la hauteur de la 41e rue, dans le quartier Lairet.

La proposition préparée à l’intention des ministres Guilbault et Bonnardel escamote désormais complètement la portion prévue sur la 1re avenue.

En bifurquant vers l’est à la hauteur du pôle d’échanges Saint-Roch et en empruntant le chemin de la Canardière jusqu’à D’Estimauville, le tramway pourrait desservir l’Hôpital de l’Enfant-Jésus et le cégep de Limoilou.

La CAQ croit aussi beaucoup à un terminus dans l’est pour offrir un point de transfert intéressant aux gens de Beauport et de la Côte-de-Beaupré.

Évidemment, les résidents du nord de Québec seraient perdants dans un tel scénario, mais les milliards de dollars promis par le gouvernement fédéral pour le financement de nouveaux projets de transport collectif pourraient permettre de prolonger le réseau dans une phase ultérieure.

La clé : Legendre

Sauf que la Ville de Québec tient mordicus à son terminus dans le secteur Legendre.

Dans une longue envolée aux allures de plaidoyer à l’intention des élus caquistes, le maire Labeaume a rappelé hier l’importance des terrains non développés qui voisinent l’entrepôt IKEA pour répondre à la demande de logements des nouveaux Il a aussi souligné la rareté des emplacements à Québec pour attirer de nouvelles entreprises à vocation technologique.

Le secteur Legendre serait par ailleurs tout désigné afin d’accueillir le futur centre d’entretien du réseau structurant.

Pour Régis Labeaume, pas question de construire le garage dans l’est, où l’incinérateur et les installations du Port de Québec sont déjà au cœur des récriminations citoyennes.

La Ville aspire à atténuer la présence industrielle dans le quartier de Maizerets et l’arrivée d’un important garage viendrait nuire à cette ambition.

Le rôle de Guilbault

Selon des sources près du dossier, la ministre responsable de la Capitale-Nationale, Geneviève Guilbault, pourrait peser lourd dans la décision finale du gouvernement.

Depuis son élection surprise en 2017, elle a montré bien peu d’empressement à faire avancer le projet de tramway, même si le terminus du secteur Legendre est situé au cœur de son comté de Louis-Hébert.

Cette semaine, le conseil de quartier de Cap-Rouge lui a rappelé que l’arrivée du tramway permettait le prolongement de la rue Mendel et l’amélioration des déplacements automobiles, cyclistes et piétonniers dans le secteur.

Geneviève Guilbault avait fait du désenclavement de Cap-Rouge une de ses priorités au moment de son entrée en politique.

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Voir aussi : Projet - Tramway, Transport, Transport en commun.

Tramway : nouvelle rencontre entre Labeaume et Bonnardel

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 10 mars 2021 9 commentaires

Louise Boisvert
Radio-Canada

Régis Labeaume confirme qu’il présentera une troisième version de son projet de tramway d’ici la fin de la semaine.

Le maire de Québec a fait cette déclaration en marge d’une conférence de presse mercredi. Il n’a pas voulu dévoiler précisément la date et l’heure de la rencontre. Celle-ci doit avoir lieu en compagnie de la ministre responsable de la Capitale-Nationale, Geneviève Guilbeault, et du ministre des Transports, François Bonnardel.

Régis Labeaume voulait rencontrer le premier ministre François Legault directement pour lui présenter son projet. Celui-ci a accepté, mais a exigé que le maire rencontre d’abord François Bonnardel et Geneviève Guilbault.

C’est la troisième fois qu’on propose un changement, a fait valoir le maire de Québec, confiant de convaincre cette fois-ci le gouvernement de donner le feu vert au projet.

L’échéancier respecté?

Il croit même que cette nouvelle mouture pourrait permettre de lancer, d’ici quelques semaines, la prochaine étape des travaux. L’appel de proposition pourrait être fait avant la fin du mois, ce qui permettrait de respecter l’échéancier prévu.

« Ce qu’on propose c’est un compromis logique et intelligent. Ce n’est pas un compromis politique ».
Régis Labeaume, maire de Québec

Régis Labeaume entend plaider que le projet de tramway est le seul pour assurer une relance économique dans un contexte de pandémie. Il répète que la Ville de Québec ne doit pas être laissée pour compte en retardant inutilement le projet.

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Voir aussi : Projet - Tramway, Transport, Transport en commun.

Un tramway nommé discorde

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 9 mars 2021 Commentaires fermés sur Un tramway nommé discorde

Valérie Gamache
Radio-Canada

La ville de Québec verra-t-elle un jour un tramway circuler de nouveau dans ses rues? Pour l’instant, le projet de transport collectif tarde à entrer en gare et suscite de vives tensions entre le premier ministre François Legault et le maire Régis Labeaume. Elles ont atteint un sommet il y a quelques semaines, lorsque le gouvernement a décidé de revoir le tracé élaboré par la Ville.

Depuis, Québec est le théâtre d’hostilités ouvertes entre le Parlement et l’Hôtel de Ville. On a la désolante impression que Québec est traité comme un village. On a la désolante impression qu’on nous regarde de haut, a déclaré le maire Labeaume. Régis Labeaume n’est ouvert à aucun changement! a répliqué François Legault.

Qu’est-ce qui freine le projet? Les analystes de la scène politique de Québec avancent quelques hypothèses.

Est-ce qu’on est dans une guerre de pouvoir? Il y a beaucoup de gens à la CAQ qui voudraient montrer que le vrai patron à Québec, c’est le gouvernement de la CAQ, ce n’est plus M. Labeaume, évoque François Bourque, chroniqueur au quotidien Le Soleil.

Lorsque le gouvernement a décidé de prendre le contrôle de la table à dessin, le premier ministre a expliqué qu’il souhaitait que le tracé desserve mieux les banlieues de Québec.

Ce n’est pas un hasard, selon François Bourque. On dit beaucoup que c’est le caucus des députés de la région qui est le plus résistant et ces députés proviennent de la périphérie, dit-il. Ils entendent les citoyens critiquer le projet, dire qu’il n’y a rien pour eux.

La moitié de la population de Québec s’oppose au projet de tramway. Ce niveau d’adhésion commence à peser dans la balance, selon Philippe Dubois, chercheur en communication politique à l’Université Laval. « Les députés de la CAQ anticipent les prochaines élections et on entend beaucoup que c’est un projet pour le centre-ville ».

La CAQ détient 9 circonscriptions sur un total de 11 dans la région de Québec; seules les circonscriptions du centre-ville échappent au gouvernement.

« Je pense que, dans le caucus de Québec, il y a des gens qui sont un peu nerveux, qui veulent s’assurer que si le gouvernement adopte ou pas un projet, ça ne leur reviendra pas dans les pattes», poursuit le doctorant, qui s’intéresse aux relations entre le gouvernement et le monde municipal.

L’oeuf ou la poule

En septembre 2018, François Legault avait ainsi formulé ses promesses pour la capitale nationale : Un gouvernement de la CAQ s’engage à réaliser un troisième lien […] On s’engage aussi à ce qu’il y ait un réseau de transport structurant dans la ville de Québec avec une connexion sur le troisième lien vers la ville de Lévis.

La grande promesse de la CAQ pour la région de Québec, c’était le troisième lien, ce n’était pas le tramway, rappelle François Bourque.

Pourtant, le projet de transport structurant est beaucoup plus avancé que celui du troisième lien, une situation qui pourrait donner envie au gouvernement de gagner du temps. Il y a un jeu très clairement politique : plus le gouvernement tarde à approuver le tramway, plus ça donne une chance de faire avancer le projet de troisième lien, soutient le chroniqueur.

Mais le temps passe et l’élection municipale approche.

Régis Labeaume n’a pas encore décidé s’il allait solliciter un cinquième mandat, mais la discorde entourant le tramway pourrait l’y inciter. M. Labeaume est encore populaire malgré l’usure du temps et il l’a dit clairement : il souhaite laisser un legs à la ville de Québec, et ça ne sera pas son amphithéâtre. On peut comprendre pourquoi, dit François Bourque.

L’article

Plus de 70% des gens d’affaires de Québec appuient le tramway Olivier Lemieux (Radio-Canada). Un extrait: Selon des résultats obtenus par Radio-Canada, 69 % des membres de la CCIQ se disent favorables au projet de tramway, contre 28 % qui se disent défavorables. À peine 3 % des répondants sont indécis. Le sondage interne a été mené par la Chambre de commerce pendant la semaine du 1er mars.Au total, 321 entrepreneurs ont accepté de répondre au questionnaire

Voir aussi : Projet - Tramway, Transport, Transport en commun.

Tramway: le Conseil de quartier du Cap-Rouge veut «protéger la partie ouest du tracé»

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 8 mars 2021 10 commentaires

Taïeb Moalla
Journal de Québec

Le Conseil de quartier du Cap-Rouge en appelle directement à Geneviève Guilbault, vice-première ministre et députée du secteur, pour «protéger la partie ouest du tracé du tramway». Dans une lettre ouverte rendue publique lundi matin et signée de son président Louis Martin, cet organisme sans but lucratif insiste sur les «nombreux impacts positifs directs et indirects du projet pour les citoyens du quartier» et sollicite une rencontre avec Mme Guilbault.

Le Conseil de quartier (CDQ) estime tout d’abord que le terminus Le Gendre, situé dans le secteur Chaudière, «a un pouvoir d’attractivité sans pareil pour encourager les résidents provenant de l’Ouest à utiliser le tramway et les transports en commun».

Aussi, la réalisation de la Côte Mendel, qui doit relier le secteur Chaudière à la Pointe-de-Sainte-Foy, est primordiale pour «désenclaver ce quartier de banlieue ceinturé par des autoroutes», soutient M. Martin. Ce dernier rappelle que cette revendication date déjà de plusieurs années et qu’elle fait partie des engagement électoraux de 2017 de Geneviève Guilbault, députée de Louis-Hébert.

Déplorant le «manque de transport en commun» dans le quartier, l’organisme réitère que les étudiants et les travailleurs de Cap-Rouge attendent depuis longtemps une amélioration de la desserte et que certains d’entre eux sont contraints de quitter le quartier à cause justement de cet enjeu.

Lundi en milieu de matinée, le cabinet de la ministre Guilbault a indiqué qu’il ne réagira pas à la lettre.

Il y a deux semaines, le maire Labeaume a révélé que le gouvernement Legault veut couper plusieurs portions du tracé du tramway incluant celle à Le Gendre.

Autres arguments

Dans sa missive, le CDQ use d’autres arguments pour tenter de convaincre la ministre de l’importance du tracé à l’ouest.

Soulignant que le secteur Le Gendre est actuellement composé de nombreux terrains vacants, l’organisme précise que le développement «a été mis à l’arrêt» à la suite de l’arrivée de deux grandes surfaces (IKEA et Décathlon).

«Le territoire est actuellement caractérisé par des aménagements peu conviviaux pour les piétons et les cyclistes, étant donné les infrastructures dédiées à l’automobile (bretelles d’accès, stationnements de surface, absence de trottoirs)», regrette-t-on.

Conscient que «des infrastructures du réseau structurant (…) réalisées en milieux actuellement boisés entraîneront la perte de certains milieux humides», le CDQ estime toutefois que «ces impacts environnementaux seront largement compensés par la hausse du transport en commun et par la mise en valeurs des espaces boisés résiduaires».

L’article

Voir aussi : Projet - Tramway, Transport, Transport en commun.

Le retour de Duplessis

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 6 mars 2021 16 commentaires

André Gervais
Libre opinion
Le Devoir

Dans les années 50, mon coin de pays était réputé pour ses « beurrées d’asphalte » étendues dans les rangs peuplés de bons électeurs de l’Union nationale. Les libéraux étaient évidemment faciles à localiser, c’était ceux qui vivaient dans la section du rang laissée en gravier. On ne gère évidemment plus le développement routier de cette façon, Dieu merci.

Enfin, c’est ce que je croyais. Parce qu’à Québec, quand je vois le comportement du gouvernement dans le dossier du tramway, je ne peux m’empêcher de me remémorer Duplessis et sa gang.

Ça fait bien 15 ans qu’on nous promet un réseau de transport collectif digne de ce nom pour la ville de Québec, la seule ville de 500 000 habitants au Canada qui ne possède toujours pas un tel réseau.

Pour ce qui est du projet de tramway, j’ai assisté à toutes les rencontres d’information, j’ai lu une bonne partie de la documentation et j’ai suivi les audiences du BAPE. J’ai pu ainsi constater le haut degré de professionnalisme de l’équipe de gestion de projet. Une bonne chose, parce qu’on voit bien que le développement de tels projets de transport doit s’appuyer sur la science.

Le projet actuel a bien du sens et est soutenu par la plupart des experts du domaine, en plus des gens d’affaires, des organismes environnementaux et d’une majorité de la population. Le financement a été accordé et il est prêt à être déployé depuis plusieurs mois. Mais le gouvernement tergiverse.

On mentionne que le projet devrait mieux desservir les banlieues, sans qu’on sache trop de quoi il en retourne. Lorsqu’on questionne le premier ministre là-dessus, il répond qu’il ne sait pas, il vient de Montréal…

Une entente semblait être intervenue avant Noël, ce qui amenait alors le premier ministre à parler d’une annonce imminente. Il nous apprenait toutefois récemment que le projet avait été rejeté après des consultations « à l’interne » !

Le gouvernement a donc décidé de tout prendre en main. Le MTQ ne possède à peu près pas d’expertise dans ce domaine, mais ce n’est pas grave. Pourquoi passer des années à faire des études et des travaux d’analyse pour bâtir un projet qui se tient quand on a la chance de s’appuyer sur les conseils avisés de la ministre Guilbault et des députés caquistes de la région ? Le mépris de la science, comme dans le temps de Duplessis.

Que le projet actuel soit perfectible, c’est fort possible, même probable. Toutefois, j’ai appris à la longue que « la perfection est l’ennemi du possible ». Peut-être aurait-on pu envisager le développement de ce projet en pensant que d’autres phases suivraient pour éventuellement l’améliorer ? On lisait dernièrement que le REM en est déjà à planifier la phase 3… Est-ce qu’on ne pourrait pas appliquer la même philosophie au projet de Québec ? Et tant qu’à y être, la même flexibilité dans le financement ?

Le texte

Voir aussi : Projet - Tramway, Projet - Troisième lien, Transport, Transport en commun.

Une élection référendaire pour le tramway, point final

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 6 mars 2021 1 commentaire

Robert Martel
Points de vue
Le Soleil

Avant tout, laissez-moi féliciter le premier ministre François Legault de même que ses élus de la région de Québec. Votre perspicacité a tôt fait de remarquer que le «projet du siècle du tramway», comme l’appelle le maire Labeaume, projette plutôt l’image d’un canard boiteux.

Après le rapport dévastateur du BAPE traitant du devis descriptif du tramway, ces élus avaient alors en main des arguments de poids, non politiques, afin de calmer le Mesmer municipal qui insistait pour faire passer le tout comme une lettre à la poste. Il a beau y aller de ses «shows de boucane» ou faire défiler les forts en gueule du lobbyisme des affaires et des promoteurs immobiliers, son projet demeure vraiment loin d’être rassembleur comme il le prétend.

La construction de son amphithéâtre l’a fait élire avec une confortable majorité. C’était la réponse, un peu naïve avouons-le, du populus qui attend encore ce fameux retour des Nordiques. On ne peut toutefois pas contester sa victoire de 2009. Une certaine mairesse Boucher de Sainte-Foy avait posé un geste de consultation semblable en y allant d’une élection référendaire pour son projet d’hôtel de ville. Honneur lui soit rendu, car elle n’a pas hésité à consulter officiellement la population au lieu d’y aller sans l’aval des citoyens. Contrairement au maire Labeaume avec son tramway, elle ne s’est jamais contentée de sondages du jour bienveillants, de simagrées et d’un cirque publicitaire teinté de bouffonneries complaisantes de la part de certains. Finie la légèreté! Le vrai sondage, l’élection officielle, ne se nourrit pas de relations occultes. Plus de commedia dell’arte, plus de spectacle, plus de Tartuffe. Vox populi vox Dei. La voix du peuple est la voix de Dieu.

Qu’arrive enfin l’élection de novembre qui saura donner l’heure juste, le vrai pourcentage des gens qui désavouent une telle dépense, non pas de millions, mais de milliards de dollars.

D’ici là, il serait intéressant que le maire puisse répondre à certaines questions pour lesquelles il a toujours louvoyé sans jamais y répondre.

Pourquoi avoir ridiculisé le parti d’Anne Guérette qui prônait un tramway comme priorité de son programme en 2017?
Les électeurs qui étaient contre le tramway ont-ils voté pour le programme d’équipe Labeaume ou contre celui de Mme Guérette?
Les électeurs de 2021 qui sont contre votre tramway vont-ils inscrire leur X dans la case de votre adversaire à la mairie?
Les électeurs qui sont contre votre tramway vont-ils inscrire leur X dans la case de l’adversaire au titre de conseiller municipal?
Imaginons une seconde que vous sortez gagnant de l’élection, mais que votre équipe est minoritaire, que comptez-vous faire pour réaliser votre tramway en sachant qu’aucun budget de dépenses ne réussira à être accepté ni encore moins voté pour aller de l’avant?
En sachant pertinemment, dès le début de votre éventuel nouveau mandat, que le tramway ne se réalisera pas, quelle sera votre décision? La porte d’en avant ou la sortie de cave?

Il est vraiment dommage que le maire Labeaume ait fait fi de la grogne qui s’est vite répandue dans tous les quartiers. Il ne veut pas l’admettre, mais sait toutefois qu’il ne saura se soustraire à la dure réalité. Il n’aura pas été le seul, car l’ancien maire L’Allier rêvait également de laisser son legs, un majestueux escalier entre la basse-ville et la haute-ville pour célébrer en grande pompe le 400e de la ville en 2008.

Contrairement au maire Labeaume, M. L’Allier ne s’est pas acharné contre vents et marées même si la France s’était engagée à défrayer la moitié de l’escalier… Et l’on ne parle pas ici de la somme pharaonique de 3,3 milliards… mais de 100 millions.

M. Labeaume, montrez-vous beau joueur pour une fois. Oubliez votre tramway à l’ancienne et le retour de fils électriques. Reprenez au moins l’idée du legs de l’escalier abandonné par M. L’Allier. Vous récupérerez beaucoup de gratitude et, qui sait, une élection de l’Équipe Labeaume, avec ou sans vous comme chef! Et vous aurez l’appui du premier ministre et de ses élus de la région de Québec. Wow!

Le texte

Voir aussi : Projet - Tramway, Projet - Troisième lien, Transport, Transport en commun.

Québec: les six bêtes noires du tramway

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 5 mars 2021 21 commentaires

Marc Simard
Québec
Points de vue
Le Soleil

Ainsi, selon ce qui a été publié dans les médias sur le projet de tramway à Québec depuis quelques semaines, la source principale du blocage gouvernemental à l’encontre de celui-ci résiderait dans l’opposition des six députés caquistes de la Capitale-Nationale. Ceux-ci sont, par ordre alphabétique: Mario Asselin (Vanier-Les Rivières), Joëlle Boutin (Jean-Talon), Éric Caire (La Peltrie), Geneviève Guilbault (Louis-Hébert), Jonatan Julien (Charlesbourg) et Sylvain Lévesque (Chauveau).

Nous avons donc affaire ici à six individus, élus députés à la faveur de la vague caquiste de 2018, qui ont décidé, pour des motifs qui restent encore à éclaircir et qui sont pour l’heure masqués derrière l’expression «mieux desservir les banlieues», de démolir un projet de réseau de transport structurant sur lequel des spécialistes en transports publics et des institutions de la région travaillent depuis une vingtaine d’années. Pourtant, aucun d’entre eux n’a de réalisations exceptionnelles à son crédit et aucun ne possède la moindre expertise dans ce domaine.

Pour mémoire, écrémons leurs CV respectifs: Mario Asselin détient un bac en sciences de l’activité physique et un certificat en pédagogie et s’est surtout fait connaître pour son travail dans les médias; Joëlle Boutin a un bac en économie et politique et une maîtrise en administration publique et a œuvré principalement en marketing; Éric Caire est un programmeur-analyste dont la carrière est essentiellement politique; Geneviève Guilbault a une formation en communications (bac et maîtrise) et a travaillé dans ce domaine; Jonatan Julien est comptable, il détient une maîtrise en administration publique et il s’est fait connaître comme conseiller municipal; enfin, Sylvain Lévesque a un bac en sciences sociales et un certificat en droit, et une expérience professionnelle limitée au domaine de l’emploi.

À quel titre donc ces six individus, nonobstant leurs fonctions de députés, peuvent-ils s’ériger en spécialistes du transport en commun, renverser un processus fondé sur des études scientifiques et jeter bas un projet qui a l’appui d’une majorité de la population (56% à la mi-février 2021 et plus de 60% dans les quartiers centraux)?

On est donc en droit de se demander ce qui anime la demi-douzaine de députés caquistes de la Capitale-Nationale dans cette opposition forcenée au tramway: manque de vision ou d’envergure? Conscience écologique anémique? Peur des roitelets des radios privées? Patronage électoral? Petites vengeances? Toutes ces hypothèses ont sans doute un fondement de vérité, mais aucun de ces motifs ou de ces carences ne saurait justifier le sabordage d’un projet écologique qui, de surcroît, contribuera à la nécessaire relance de l’économie dans la Capitale-Nationale au sortir de la pandémie.

Présumément élus pour défendre et promouvoir les intérêts de la Capitale-Nationale dans le caucus caquiste, ces tristes sires la rabaissent et lui nuisent.

On ne doit pas oublier que le projet de transport en commun actuel façonnera l’image de la Ville et aura une grande influence sur la qualité de la vie à Québec pour plusieurs décennies. Pour ces raisons, il ne peut être laissé entre les mains d’amateurs motivés par la joute électorale.

On s’interroge aussi sur la petitesse déplorable des élus de la CAQ qui n’ont pas daigné inviter dans leur forum les députés Catherine Dorion (Taschereau) et Sol Zanetti (Jean-Lesage) afin d’entendre leurs opinions de députés de Québec favorables au tramway.

Pour les citoyens de Québec et pour la santé de la planète, ce blocage partisan et électoraliste est une calamité qui démontre le peu de respect du gouvernement Legault pour les premiers et son manque de sensibilité pour l’écologie. Il est à espérer que les noms des six députés caquistes qui œuvrent à torpiller le tramway soient inscrits dans le grand livre de l’infamie et que les électeurs de Québec se souviennent de leur vilenie lors des élections de 2022.

Le texte

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Tramway: une saga qui dure depuis 3 ans

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 28 février 2021 4 commentaires

Stéphanie Martin
Taïeb Moalla
Journal de Québec

Le plus gros projet de l’histoire de la Ville de Québec est aujourd’hui dans l’incertitude, alors que trois consortiums attendent sur la ligne de départ. Tour d’horizon de cette saga qui concerne tous les contribuables du Québec.

Le tramway de Québec est né en mars 2018. Quelques mois après la dernière élection municipale qui a porté le maire Régis Labeaume à la tête de la capitale pour un quatrième mandat, avec une écrasante majorité.

Pourtant, en campagne électorale, le maire avait rejeté l’option d’un tramway telle que proposée par un parti adverse, Démocratie Québec, tout en se disant en faveur d’un réseau structurant.

Ce fait demeure une épine dans le pied de son administration depuis. Régis Labeaume est talonné par le chef de l’opposition, Jean-François Gosselin, qui martèle que la population n’a jamais pu se prononcer sur le projet du maire. Cette semaine, même le ministre des Transports, François Bonnardel, a fait sienne cette rhétorique.

Pour se défendre des critiques qui l’accusaient d’avoir élaboré un projet sur un coin de table, Régis Labeaume référait aux années d’études qui ont été réalisées depuis le Plan de mobilité durable de la Ville de Québec, en 2011. Ce plan identifie le tramway comme l’outil numéro un pour améliorer la mobilité à Québec.

Ce sont des fonds limités qui ont empêché la Ville d’aller dans cette direction, faisait valoir l’administration Labeaume. D’où le choix, en 2015, d’opter pour un SRB, service rapide par bus, pour son projet de réseau structurant, en partenariat avec Lévis. Ce dernier a connu une fin abrupte lorsque Lévis a quitté le navire, au grand déplaisir de Régis Labeaume, qui est en froid avec le maire de la Rive-Sud depuis.

«Réseau structurant»

C’est encore une question de sous qui a ramené le tramway à l’avant-plan en 2018. Le gouvernement libéral de l’époque, mené par Philippe Couillard, a donné à Québec les moyens de ses ambitions. L’État s’engageait alors à appuyer financièrement le projet.

L’administration du maire ne se contente pas d’élaborer un tramway. Elle tisse un «réseau structurant» qui desservira le centre-ville et les banlieues, grâce au tramway comme colonne vertébrale, mais aussi à un trambus (bus rapide en voie dédiée) en basse-ville et à des voies dédiées aux autobus en périphérie.

Le projet est plutôt bien reçu dans la communauté et très largement salué par les experts.

Explosion des coûts

Le financement a donné lieu à toute une saga, et c’est finalement l’intervention de Montréal, qui a accepté de céder 800 millions $ de fonds fédéraux qui lui étaient destinés, qui a tranché le litige. L’enveloppe de 3,3 milliards $ était désormais scellée.

Mais les choses se corsent quand la Ville, à l’étroit dans ce budget, fait le choix d’abandonner le trambus pour compenser la hausse de 700 millions $ du tramway. La décision est suivie d’un rapport du BAPE désastreux.

Le gouvernement Legault met le frein fin 2020 et demande à Québec de s’assurer d’une desserte convenable des banlieues. Régis Labeaume s’échine à prouver que son projet répond à ce critère, mais la CAQ demeure insatisfaite.

Une série de négociations, d’abord secrètes, puis éventées cette semaine par le maire, mènent à l’impasse. Le premier ministre et le maire de la capitale sont à couteaux tirés.

Consortiums en attente

Pendant ce temps, la municipalité attend le décret gouvernemental qui lui permettrait de lancer son appel d’offres. Trois consortiums, attirés par le mégaprojet, attendent depuis plus de six mois. Le maire craint qu’ils ne déchantent et quittent.

Le clan Legault réplique que les fonds fédéraux sont disponibles jusqu’en 2023 et assure qu’il ne veut pas retarder inutilement le projet. Après des mois de tergiversations, les yeux sont tournés vers le gouvernement québécois, qui doit proposer un nouveau tracé… dans les prochaines semaines.

Ce qu’a dit le maire Régis Labeaaume:

Octobre 2017, lors de la dernière campagne électorale municipale.

«Il n’y aura pas un projet de transport collectif qui va créer l’adhésion et le consensus si on ne peut pas servir la population du nord de la ville et de l’est de la ville.»

Mars 2018

«Québec entre dans la modernité [avec ce réseau] audacieux, ambitieux et rassembleur.»

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Voir aussi : Projet - Tramway, Projet - Troisième lien, Transport, Transport en commun.