Stéphanie Martin
Journal de Québec
Le GIRAM se prononce contre un troisième lien routier à l’extrémité est du territoire et propose plutôt un tunnel reliant les centres-villes de Québec et Lévis qui serait exclusivement réservé au transport collectif.
Le Groupe d’initiatives et de recherches appliquées au milieu (GIRAM) a rencontré la presse mardi matin pour énoncer les propositions qu’il met de l’avant dans le débat entourant un éventuel troisième lien. «À notre avis, cette nouvelle infrastructure projetée à l’extrémité est du territoire dans l’axe de l’île d’Orléans ne réglera pas à long terme les problèmes de congestion et favorisera à coup sûr l’étalement urbain et la multiplication des automobiles et camions légers dans l’avenir», a énoncé le vice-président du GIRAM, Gaston Cadrin.
Pour le groupe, le troisième lien tel que proposé par le gouvernement va à l’encontre des efforts qui sont faits pour réduire les gaz à effet de serre. «Il y a une forme d’improvisation et de précipitation dans ce dossier», a lancé M. Cadrin. «C’est une vision du siècle dernier.»
Au lieu de cette solution, le GIRAM propose qu’on creuse un tunnel entre les deux centres-villes de Québec et Lévis. Celui-ci serait exclusivement réservé au transport en commun. Il servirait à l’interconnexion des deux rives et raccorderait Lévis au réseau structurant de Québec.
Le tout prendrait sa source près de l’autoroute 20 à la hauteur du boulevard Alphonse-Desjardins et aboutirait dans le secteur du pôle Saint-Roch qui est déjà prévu dans le plan du réseau structurant de Québec. Le vice-président du GIRAM convient que son groupe n’est pas composé d’ingénieurs et n’a pas étudié la faisabilité technique de sa proposition. «Mais ils ont 325 millions $ pour des études! Ça vaut la peine de l’étudier.»
Le GIRAM estime que sa proposition serait faisable pour 2 milliards $, soit la moitié du montant calculé par le professeur Bruno Massicotte, qui a étudié la solution d’un tunnel à l’est.
On suggère par ailleurs de commencer par amener le tramway de Québec jusqu’au Carrefour Saint-Romuald en empruntant le pont de Québec. Dans une deuxième phase, d’ici 2040, la ligne de tramway pourrait s’élancer sur 18 km dans un axe est-ouest sur le territoire lévisien, entre le Cégep de Lévis-Lauzon et le Carrefour Saint-Romuald. C’est essentiellement ce qui avait été analysé dans l’étude de faisabilité du SRB/tramway en 2015. Pour la ligne est-ouest qui permettrait de connecter le tramway au futur tunnel, le coût estimé par le GIRAM est de plus de 1 milliard $.