Québec Urbain

L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


Archives pour la catégorie « Arrondissement La Cité-Limoilou »

Les pires rues de Québec: des rues et trottoirs mal en point dans le Vieux-Port

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 23 mars 2019 1 commentaire

Stéphanie Martin
Journal de Québec

Le Vieux-Port est apprécié pour son cachet, mais dans certaines rues, cela se gâte quand on regarde au sol.
Le conseil de quartier du Vieux-Québec–Cap-Blanc–colline Parlementaire n’est pas très fier de l’allure de deux de ses artères principales situées dans le Vieux-Port : Saint-Paul et Saint-Pierre.

Nids-de-poule.

Cette dernière est reconnue pour ses trous, insiste le président du conseil de quartier, Alain Samson. «Il y a un mauvais entretien, un mauvais pavage et plusieurs nids-de-poule», regrette-t-il.

Loin d’être une rue conviviale, l’artère sert énormément pour le transit des automobilistes qui veulent contourner les bouchons sur Dalhousie. «Elle manque d’amour.»

«Patchs» d’asphalte

Quant à Saint-Paul, elle est peu enviable en raison du piètre état de ses trottoirs, affirme M. Samson. «C’est désastreux», résume-t-il.

«Ils ont été faits il y a 15-20 ans. Les dalles de granite qu’on a utilisées sont glissantes et dangereuses quand c’est mouillé ou glacé.»

Et la cerise sur le gâteau : pour réparer les dalles abîmées, «la Ville “patche”. On fait des panneaux d’asphalte pour remplacer le granite. C’est tout croche.»

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Voir aussi : Arrondissement La Cité-Limoilou, Transport.

Les pires rues de Québec: traverser l’autoroute à pied

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 23 mars 2019 2 commentaires

Stéphanie Martin
Journal de Québec

Pour aller au nouveau carrefour commercial, les piétons de Val-Bélair doivent franchir Henri-IV.

En plein cœur de Val-Bélair, si vous êtes piéton et que vous voulez accéder au nouveau quartier commercial qui vient de pousser le long de l’avenue Industrielle, vous aurez à traverser sept voies d’autoroute en plus d’une bretelle d’accès. La présidente du conseil de quartier de Val-Bélair, Francine Dion, l’a tenté à ses risques et périls à un endroit où la circulation est très dense et où «les gens passent souvent sur la jaune orange».

Pour elle, c’est le secteur le plus dangereux du quartier. Les 10 secondes de feu piéton pour traverser la bretelle et les 35 pour traverser l’autoroute Henri-IV sont bien insuffisantes, déplore Mme Dion.

Le Journal a constaté que les automobilistes ne ralentissent effectivement pas beaucoup dans le secteur.
«L’autre jour, il y avait une madame avec une poussette prise sur le terre-plein parce qu’elle n’avait pas eu le temps de traverser. Quand il fait beau, ça va, mais pas quand le temps est à la neige ou à la pluie», lance Mme Dion.

«Plaies» urbaines
Dans Saint-Roch, plusieurs piétons se risquent aussi à traverser l’autoroute Laurentienne en raison des aménagements déficients pour leur permettre de circuler efficacement.
«Il n’y a pas de lumière pour traverser vers le parc Victoria, le stade, l’école. Les deux passerelles — amicalement appelées plaies — au-dessus de Laurentienne sont trop loin et les piétons et cyclistes préfèrent risquer leur vie à traverser au pied de l’autoroute plutôt que de faire un détour de 10 minutes à pied», raconte Véronique Chabot, présidente du conseil de quartier de Saint-Roch.
Le conseil a identifié le pied de l’autoroute Laurentienne comme le pire secteur du coin. Les citoyens sont en attente du boulevard urbain, promis depuis longtemps, mais qui ne s’est pas réalisé, souligne-t-elle.

Danger pour les piétons

Un autre problème identifié par le conseil de Saint-Roch est l’axe Mgr-Gauvreau entre le boulevard Charest et la rue Fleurie. Adossé sur l’autoroute Dufferin-Montmorency, «ce passage est utilisé par des centaines de piétons qui doivent marcher dans la rue cet hiver. Il devait d’ailleurs y avoir un trottoir depuis très longtemps, qui n’a jamais été fait», souligne Mme Chabot.

Le conseil a proposé l’installation de bollards, mais la solution n’a pas été retenue. La situation n’est guère plus reluisante dans le Vieux-Québec, sur la côte du Palais. Devant l’Hôtel-Dieu, c’est «une mer d’asphalte», et un réel danger pour les piétons, alors que se croisent plusieurs artères et où circulent énormément de camions de livraison, commente Pierre Baillargeon, vice-président du conseil de quartier.
«On a pensé à des avancées de trottoirs pour créer des traverses piétonnières plus courtes», cite-t-il.
À l’autre bout de la ville, près du spaghetti d’autoroutes qui mènent au pont, le conseil de quartier de Saint-Louis, à Sainte-Foy, pointe la route «abandonnée» qui donne accès à l’un des principaux attraits de la capitale, l’Aquarium du Québec.

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La rue du Petit Champlain est l’une des 25 plus belles au monde

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 20 mars 2019 Commentaires fermés sur La rue du Petit Champlain est l’une des 25 plus belles au monde

Photos: Emmanuel Coveney

Valérie Bidégaré
Journal de Québec

La rue du Petit Champlain, située dans le Vieux-Québec, figure parmi les 25 plus belles rues au monde selon le magazine Architectural Digest.

Ce sont les caractéristiques naturelles «étonnantes» des rues qui leur ont permis de se tailler une place dans le palmarès du magazine alors que l’équipe a scruté à la loupe ces détails comme le tunnel de fleurs de cerisier à Bonn, en Allemagne.

Si la Ville de Québec a déjà la cote auprès des touristes, il semble que la rue du Petit Champlain en est une qui vaut le détour, selon le Architectural Digest. La rue, d’inspiration européenne, charme par ses bistros et ses boutiques uniques, peut-on y lire. Ce décor digne d’une carte postale est agréable à admirer 365 jours par année, ajoute l’équipe.

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La maison victorienne de la Grande Allée en 1968

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 16 mars 2019 Commentaires fermés sur La maison victorienne de la Grande Allée en 1968

Jean-Simon Gagné
Patrice Laroche
Le Soleil

Les maisons victoriennes de la Grande Allée, en face du parlement, en janvier 1968. Quelques mois plus tard, le gouvernement du Québec annonce leur démolition pour construire le Complexe H, alias le «bunker» ou le «calorifère». Peu de temps auparavant, l’administration du maire Gilles Lamontagne avait discrètement amendé son règlement de construction pour autoriser les édifices en hauteur dans le secteur. Au Parlement, l’opposition officielle dénonce un «crime contre la beauté de Québec». Mais le ministre des Travaux publics, Armand Russell, déclare que les maisons n’ont pas de caractère historique. «Je ne peux pas être plus Québécois que les organismes consultés sur cette question», conclut-il. Seule concession aux critiques, la taille du monstre sera réduite de quelques étages. En 2002, l’édifice a été rebaptisé «Jean-Talon». Mais comme disait le chanteur Serge Gainsbourg : «La laideur a ceci de supérieur à la beauté : elle dure».

Les photos

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Dans l’histoire des marchés publics de Québec

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 15 mars 2019 1 commentaire

José Doré
Historien
Monsaintroch.com

Inspiré par l’actualité autour du déménagement à Limoilou du Marché du Vieux-Port, José Doré remonte dans l’histoire des marchés jusqu’à l’époque de John Munn, figure du quartier Saint-Roch au coeur de ses recherches.

En 2014, le parc John-Munn, voisin de La Barberie, délimité par les rues de la Reine, Saint-Dominique, du Prince-Édouard et Saint-Roch, devenait un joli espace vert agrémenté d’une œuvre d’art, « Le Roi du fleuve » de Luce Pelletier, d’une table de ping-pong, de bancs publics, de supports à vélos. Une plaque commémorative rappelle la présence à cet endroit du chantier naval de John Munn (1788-1859).

En hiver, ce constructeur d’origine écossaise, qui résidait au coin des rues Grant [Monseigneur-Gauvreau] et de la Reine, pouvait employer jusqu’à 200 ouvriers, dont des charpentiers, calfats, gréeurs et menuisiers. Au lieu d’avoir vue sur le lugubre stationnement de béton du Palais de justice, ces travailleurs avaient plutôt comme décor l’embouchure de la rivière Saint-Charles, l’île d’Orléans, le fleuve Saint-Laurent et le marché Saint-Paul.

Le marché Saint-Paul (1833-1883)

Approvisionné par de nombreux voiliers durant la saison de navigation, ce marché public avait été construit à proximité du faubourg Saint-Roch, afin de répondre à une demande de la population.

En 1829, un comité de la Chambre d’assemblée du Bas-Canada, chargé d’étudier le contenu d’une pétition pour l’aménagement au nord de la rue Saint-Paul d’un marché public, rencontra plusieurs citoyens de Québec. À la question « Quelles sont les personnes les plus intéressées à avoir ce marché à proximité de leur résidence? », tous sauf un – qui n’avait pas compris la question – ont répondu « les gens de Saint-Roch », en raison de la distance d’environ deux kilomètres que ces derniers devaient parcourir pour se rendre aux marchés de la Basse-Ville, situés devant l’église Notre-Dame-des-Victoires et à l’emplacement de l’actuelle place de Paris.

Deux ans plus tard, les syndics[5] chargés de l’aménagement du nouveau marché, John Munn, Barthelemi Lachance, Augustin Gauthier, William Henderson et Colin McCallum, firent l’acquisition du terrain de « L’Ancien Chantier », là où se trouve aujourd’hui la place Jean-Pelletier, devant la gare du Palais.

(…)

Par un drôle de hasard, le marché du Vieux-Port déménagera bientôt à Limoilou dans de nouvelles installations. Et tout comme en 1922, il est aussi question de faciliter l’accès au site par un tramway. Mais, avant l’arrivée de ce mode de transport, les résidents de Saint-Roch devront dorénavant parcourir un kilomètre de plus à pied, à partir de leur église, pour se rendre à ExpoCité. En 1833, c’était l’inverse qui se produisait avec l’établissement du marché Saint-Paul à moins d’un kilomètre du chantier de John Munn.

(…)

Si John Munn était à nouveau en vie et reprenait son poste de conseiller municipal[12], il tenterait assurément d’établir un nouveau marché à Saint-Roch afin que lui, ses ouvriers et ses locataires puissent facilement y accéder à pied. Le marché Saint-Paul et le marché du Vieux-Port avaient un point en commun. Tous les deux favorisaient la marche. Serait-ce le cas pour le Grand Marché? Qu’en pensez-vous, Doc ?

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Voir aussi : Arrondissement La Cité-Limoilou, Histoire.

Consultation du conseiller municipal Jean Rousseau sur le déneigement

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 11 mars 2019 Commentaires fermés sur Consultation du conseiller municipal Jean Rousseau sur le déneigement

Conseil de quartier Saint-Jean-Baptiste

Le conseiller municipal Jean Rousseau invite les citoyens de son district à discuter avec lui de leurs idées pour améliorer la Politique de déneigement de la Ville de Québec.

La rencontre aura lieu ‪le mercredi 13 mars à 19h00 au Centre communautaire Lucien-Borne (salle 305, accessible aux personnes à mobilité réduite).

Pour Jean Rousseau, l’objectif de cette soirée est de « formuler des hypothèses ou scénarios sur les différentes pratiques de déneigement en fonction des modes de déplacement en période hivernale » en tenant compte de divers aspects: les caractéristiques de déplacement d’une clientèle piétonne dont l’âge augmente, les défis de déneigement dans un cadre bâti aux rues étroites et aux trottoirs parsemés de poteaux, l’accès aux artères commerciales et l’importance du transport en commun.

Présentement en révision, la politique de déneigement de la Ville est expliquée ici

Voir aussi : Arrondissement La Cité-Limoilou, Conférences / évènements.

Consultation publique sur le plan de conservation du site patrimonial du Vieux-Québec

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 9 mars 2019 1 commentaire

Le Conseil du patrimoine culturel du Québec annonce la tenue d’une consultation publique sur le plan de conservation qui vient d’être publié par le ministère de la Culture et des Communications. En premier lieu, une séance d’information aura lieu le 21 mars prochain. Celle-ci sera suivie par une audience publique le 17 avril.

Inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, le site patrimonial du Vieux-Québec, couvrant environ 135 hectares, comprend 1 400 bâtiments construits à partir du 17e siècle. Le plan de conservation est destiné à guider le Ministère lors de l’autorisation d’interventions prévues dans la loi sur le patrimoine culturel.

Le Conseil du patrimoine culturel du Québec est un organisme de consultation avec pouvoir de recommandation. Il a pour mandat de tenir des consultations publiques sur toute question que lui confie la ministre.

La consultation publique se tiendra à l’Auditorium Roland-Arpin du Musée de la civilisation, 85, rue Dalhousie, Québec.

Elle se déroulera en deux temps :

Séance d’information le 21 mars, à 19 heures : présentation du plan de conservation par les représentants du ministère de la Culture et des Communications. Cette présentation sera suivie d’une période de questions.

Audience publique le 17 avril, à 19 heures.

Toutes les personnes intéressées sont invitées à assister à cette audience. Celles et ceux qui souhaitent exprimer une opinion à cette occasion peuvent s’inscrire par téléphone au 418 643-8378 (numéro sans frais 1 844 701-0912) ou par courriel (consultation.publique@cpcq.gouv.qc.ca) avant le 8 avril 2019, 16 heures.

Les personnes peuvent également exprimer leur opinion ou leurs commentaires en répondant au questionnaireOuverture dans une nouvelle fenêtre en ligne jusqu’au 22 avril 2019

Des communications écrites pourront également être transmises au Conseil. La date limite pour le dépôt des communications est le 8 avril 2019, 16 heures.

Le plan de conservation

Toutes les informations

Questionnaire en ligne

Voir aussi : Arrondissement La Cité-Limoilou, Conférences / évènements, Histoire, Message d'intérêt public, Patrimoine et lieux historiques.

Où sont passés les enfants dans le Vieux-Québec ?

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 2 mars 2019 Commentaires fermés sur Où sont passés les enfants dans le Vieux-Québec ?

QUÉBEC

À la recherche d’une rare jeunesse

Où sont passés les enfants dans le Vieux-Québec ? Leur nombre n’a jamais été aussi bas dans l’histoire moderne. Pourtant, des familles vivent toujours derrière les vieux murs de la capitale, entre calèches, touristes et Airbnb. La Presse est allée à la rencontre de ceux qui font battre le cœur de la vieille ville.

GABRIEL BÉLAND
LA PRESSE +

QUÉBEC — C’est un matin de janvier froid et sec. Simone met son manteau, chausse ses bottes, enfile sa tuque fluo. La fille de 9 ans se prépare pour l’école. « N’oublie pas tes patins », lui lance Mireille, sa mère. Simone passe la vieille porte de bois de sa maison de pierres. Dehors, juste devant elle, à quelques mètres, se trouvent les plaines d’Abraham remplies de neige.

Pour les résidants de Québec, les Plaines évoquent plusieurs choses : le Festival d’été, la Saint-Jean-Baptiste, l’endroit pour aller courir, promener son chien… Pour Simone, les Plaines, c’est sa cour. C’est là qu’est enterré son lézard.

L’été, Simone court les spectacles des artistes de rue. Elle se faufile entre les touristes pour mieux les entendre jouer. Elle connaît leur horaire par cœur. C’est une « enfant du Vieux ».
Des enfants du Vieux, il y en a de moins en moins. Les berceaux se font rares dans le berceau de l’Amérique française.

Les recensements sont clairs, la population baisse dans le Vieux-Québec. Et avec elle, le nombre de familles. En 1956, 681 enfants de 14 ans et moins vivaient entre les vieux murs. Ce chiffre a depuis fondu jusqu’à atteindre 110 enfants intra-muros au recensement de 2016, un nombre jamais vu dans l’histoire récente. « Quand je rencontre une autre famille qui habite dans le Vieux-Québec, je suis surprise. Ce n’est pas normal ! », s’exclame Sonia Plourde, mère de trois enfants et enceinte d’un quatrième.
« Les familles se découragent. Ou des jeunes décident de déménager pour fonder leur famille ailleurs, avant même d’avoir des enfants, déplore cette créatrice de mode. C’est l’âme qui s’effrite peu à peu du Vieux-Québec. »

Inscrit à la liste du patrimoine mondial en 1985, le Vieux-Québec a été protégé et restauré au point d’attirer des touristes du monde entier. Sa conservation est un succès reconnu mondialement.
La préservation de cet ancien quartier grouillant en tant que milieu de vie, par contre, semble de plus en plus avoir été un échec.

« Entre 2006 et 2011, c’est 10 % de la population qui est partie. On continue de perdre du monde, mais la saignée est moins pire. » — Étienne Berthold, géographe à l’Université Laval et résidant du quartier.

Au fil des ans, avec le déclin de la population, les services sont partis. L’école primaire publique est fermée depuis des lustres dans le Vieux. La seule vraie épicerie du quartier a plié bagage en 2005, la dernière succursale de la SAQ a suivi en 2012. Desjardins a fermé sa caisse du Vieux-Québec en janvier.

« ÇA A CHANGÉ MAINTENANT »

La popularité grandissante des plateformes d’hébergement en ligne, comme Airbnb, a réduit le parc immobilier disponible pour les résidants du quartier. « Le tiers du logement dans le Vieux, c’est de l’hébergement hôtelier illégal, estime le conseiller municipal du district Cap-aux-Diamants, Jean Rousseau. Je l’ai constaté dans mon porte-à-porte aux dernières élections. C’est un cancer. »

Ronan Bonnette, 40 ans, se rappelle bien son enfance entre les vieux murs. Il se souvient des heures qui suivaient la sortie de l’école, des enfants qui roulaient à vélo. « Ça a changé maintenant », constate le père de Simone. « Je peux peut-être nommer trois enfants qui habitent dans le quartier à part ma fille », dit-il. Au fil des ans, il a vu « des blocs complets être aménagés » en hébergement de courte durée. « D’un coup, tu viens de perdre plein de logements pour des habitants. »

La popularité de l’hébergement de courte durée n’est bien sûr pas l’unique coupable. Les résidants citent la cherté des logements, la difficulté de se stationner, l’omniprésence des événements dans le Vieux…
Les jours de Grand Prix cycliste, « pas moyen de se faire livrer une pizza », rigole Sonia Plourde. Elle raconte qu’un jour de course cycliste, son frigo a brisé. Le réparateur ne pouvait tout simplement pas se rendre chez elle. « Les événements, ça ne me dérange pas. On vit au cœur de la ville, c’est normal. Par contre, il y a des inconvénients et je me demande si quelque chose pourrait être fait pour les résidants, comme réserver des gradins, par exemple, dit-elle. Une façon de dire : on sait qu’il y a des inconvénients, on le sait, voici un petit quelque chose. »

Le logement reste toutefois le principal frein aux familles. Habiter le Vieux-Québec coûte cher, très cher même, et plusieurs couples font le choix de partir au moment d’avoir des enfants.
« L’autre jour, on a vu un logement de trois chambres à 500 000 $. On n’a pas les moyens d’acheter un condo à 500 000 $, relate Sonia Plourde, qui attend son quatrième enfant. On aime rester au centre-ville. On fait tout à pied et on trouve ça écologique comme mode de vie. Mais si ça devient impossible de rester ici, on devra partir. »

« Mais mes enfants, tout ce qu’ils connaissent, c’est le Vieux-Québec. Les calèches, les touristes, c’est leur environnement », dit-elle.

PEUT-ON STOPPER L’HÉMORRAGIE ?

Québec a un programme d’accès à la propriété pour les familles. Il subventionne les constructions neuves sur des terrains vacants, une mesure incitative directe à l’étalement urbain. « Le problème, c’est que les lots vacants ne courent pas les rues dans le Vieux », lance le conseiller Jean Rousseau, unique élu de Démocratie Québec, deuxième opposition.

Le cabinet du maire se dit conscient de l’enjeu démographique du quartier. Régis Labeaume a souvent réitéré sa volonté de ramener 500 personnes dans le Vieux-Québec. La Ville doit dévoiler cet hiver sa politique très attendue pour encadrer l’hébergement de courte durée.

« Quand Jean Rousseau était au comité citoyen, il disait qu’il y avait trop d’événements, que c’était difficile d’élever des enfants. C’est comme s’il avait fallu qu’on ferme le Vieux pour que ça devienne la campagne », relate l’attaché de presse du maire Labeaume, Paul-Christian Nolin. « Mais si on décide de vivre dans le Vieux, il faut s’attendre à avoir des événements. C’est comme ça partout dans le monde, c’est comme ça à Paris, à Barcelone… C’est un équilibre », dit M. Nolin.

Louis Germain et Louise Richard ont élevé leurs quatre enfants dans le quartier. M. Germain a cofondé le Comité des citoyens du Vieux-Québec en 1975. Cet amoureux du quartier historique se demande aujourd’hui jusqu’à quel point le départ des familles est un phénomène réversible.

« Quand on a un maire dont l’idée de développement d’une ville est avant tout basée sur le festif… En tout cas, pendant des années, ç’a été ça. On va faire des événements, on va amener du monde, on va avoir du fun, ça va être fou, fou, fou ! », caricature M. Germain. « Mais pendant ce temps-là, tu ne t’occupes pas de la qualité de vie des gens. »

Il y a 10 ans, pour le 400e anniversaire de la ville, un collectif a publié un livre coup-de-poing intitulé Québec, ville dépressionniste. À contre-pied des célébrations, il dénonçait notamment la métamorphose du Vieux-Québec « de centre vivant à cadavre de pierre ».

« Cadavre de pierre. » La formule est grosse, caricaturale même. Ceux qui choisissent de vivre dans le quartier et d’y élever leurs enfants sont la preuve que la vie foisonne encore ici. Mais la question mérite d’être posée : pour combien de temps encore ?

Voir aussi : Arrondissement La Cité-Limoilou.

Le St.Moritz: état des travaux

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 2 mars 2019 Commentaires fermés sur Le St.Moritz: état des travaux

Le site internet du projet. Le RC va accueillir aussi une succursale de la Banque Nationale qui va quitter son emplacement actuel en face des Jardins Mérici.

Voir aussi : Arrondissement La Cité-Limoilou, Logement locatif ou social.