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L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


Tramway: la Ville de Québec sera responsable des dépassements de coûts potentiels

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 26 février 2020 Commentaires fermés sur Tramway: la Ville de Québec sera responsable des dépassements de coûts potentiels

Jean-Luc Lavallée
Journal de Québec

La Ville de Québec devra assumer elle-même tout dépassement de coût potentiel pour le projet de réseau structurant de transport collectif, évalué à 3,3 G $, vient de décréter le gouvernement Legault.
Rappelons que ce projet, qui comprend une ligne de tramway, une ligne de trambus, de nouvelles voies réservées pour des Métrobus et des liens mécaniques entre la haute-ville et la basse-ville, sera financé à hauteur de 1,8 milliard $ par le gouvernement du Québec, 1,2 milliard $ par Ottawa et 300 millions $ par la Ville de Québec.

Le gouvernement du Québec, plus gros bailleur de fonds du projet, ne déboursera pas un seul sou de plus, a déjà répété à quelques reprises le ministre des Transports, François Bonnardel. Sa position vient d’être officialisée par le Conseil des ministres, apprend-on dans un communiqué diffusé en fin d’après-midi mercredi.

«À la suite d’une décision du Conseil des ministres, tout excédent du coût estimé du projet par rapport aux contributions gouvernementales déjà annoncées devra être résorbé par la Ville de Québec ou faire l’objet d’une contribution additionnelle de la part de celle-ci», peut-on lire.

Le maire Régis Labeaume a toujours refusé de se prononcer sur cet enjeu, estimant qu’il était inutile d’en discuter puisqu’il n’anticipe aucun dépassement de coûts. En août 2019, le maire s’était réjoui de la hausse du budget de contingence pour les imprévus et l’inflation, qui passait de 500 M$ à 700 M$, une «super bonne nouvelle» avait-il déclaré. «Il faudrait vraiment un désastre pour qu’on (défonce) notre budget. Crier au loup, ça ne donne pas grand-chose», répondait-il alors aux inquiétudes de l’opposition.
Le vérificateur général de la Ville avait ensuite jeté un pavé dans la mare, en décembre, se disant préoccupé par une baisse notable de la cagnotte prévue spécifiquement pour la contingence et la gestion de risques, laquelle était passée de 626 M$ à 481 M$ entre le printemps et l’automne. Cela représentait 19 % du budget, un bas de laine «minimal», loin de la cible de 25 % pour un projet de cette envergure.

Expropriations retardées

Le gouvernement a également annoncé qu’il donne le feu vert à la Ville pour qu’elle puisse procéder à des travaux préparatoires et lancer son appel de qualification pour les consortiums intéressés, afin de respecter les échéanciers prévus. En revanche, de nouvelles exigences sont imposées à la Ville qui devra désormais présenter au Conseil des ministres une «révision de la portée, des coûts et de l’échéancier du projet» avant de procéder à l’appel de propositions pour dénicher la firme qui effectuera les travaux.

L’État québécois impose également une nouvelle restriction à l’administration Labeaume concernant les expropriations qu’elle entendait effectuer à court ou moyen terme, ce qui pourrait chambouler son plan de match. «Aucune acquisition par expropriation ne sera possible avant la fin des audiences publiques en environnement», a tranché le Conseil des ministres.

La Ville espérait, notamment, avoir réglé d’ici le mois de mai son litige avec le Canadian Tire de la route de l’Église pour l’acquisition d’une bande de terrain afin d’élargir le boulevard Hochelaga. Dans son avis d’expropriation, elle invoquait la Loi concernant le réseau structurant pour justifier son action.

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Voir aussi : Projet - Tramway.

Le Maire Labeaume en vedette dans deux nouvelles pubs pour vendre le tramway

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 26 février 2020 40 commentaires

https://youtu.be/vDmfd1wtP1A

https://youtu.be/Thezku201ew

La suite dans cet article du Journal de Québec

Voir aussi : Projet - Tramway.

Cinq vérités sur le réseau de transport en commun structurant

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 26 février 2020 5 commentaires

Éric Rivard
Monlimoilou

Malgré les nombreuses informations disponibles officiellement sur le site du Réseau structurant, plusieurs faussetés ou informations erronées continuent d’être véhiculées sur les réseaux sociaux et parfois même dans les médias traditionnels. J’ai épluché toutes les études et données disponibles pour déconstruire cinq faussetés entendues dans les dernières semaines et identifier leurs vérités correspondantes.

Il s’agit d’un projet de tramway : Faux

Il ne s’agit pas uniquement d’un projet de tramway, mais bien d’un réseau complet qui inclut à la fois une ligne de 23 km de tramway, une ligne de 15 km de trambus, des remontées mécaniques entre la Haute-Ville et la Basse-Ville et 16 km de voies dédiées permettant de bonifier l’offre de transport en commun, notamment dans le nord de la ville de Québec.

On l’oublie souvent, mais il s’agit d’un réseau : chacun de ses éléments a un rôle à jouer. Les modes choisis, sur chacun des axes identifiés, correspondent aux caractéristiques du milieu d’insertion et à la capacité requise.

Le tramway est une vieille technologie : Faux

Ce n’est pas parce qu’il y a déjà eu des « tramways » à Québec que ceux-ci appartiennent au passé. À l’époque, ces véhicules qu’on appelait tramways étaient en fait des streetcars, des véhicules qui avaient sensiblement la même capacité que de simples autobus, sur rails.

En 1948, avec une population de 200 000 habitants, la ville de Québec pouvait se contenter des autobus. Aujourd’hui, le tramway est un véhicule articulé hautement performant qui peut accueillir jusqu’à 260 passagers, ce qui est beaucoup plus performant qu’un autobus articulé. La technologie permet de synchroniser ses déplacements avec les feux de circulation et le rend très fiable au niveau des heures de passage et des horaires.

Un métro serait beaucoup plus efficace : Faux

Si un projet de métro couvrait effectivement les 23 km de la ligne de tramway et les 15 km de la ligne de trambus, il serait possible de comparer les deux options. Si tel était le cas, et en raison de la densité d’emploi et de population le long du parcours, quelques tronçons seulement pourraient justifier l’implantation d’un réseau avec une telle capacité. Cela signifie que, pour que les wagons d’un métro soient fréquemment remplis, il faudrait des intervalles de temps très importants entre les passages, ce qui découragerait forcément son utilisation.

La capacité par véhicule du tramway est parfaitement adaptée aux caractéristiques de Québec, tout en permettant de répondre à une croissance de l’utilisation dans les prochaines décennies.

Avec un budget similaire à la part dédiée au tramway du réseau structurant, un métro ne pourrait être implanté qu’entre l’Université Laval et la colline parlementaire, ce qui correspond à un potentiel de 13 500* déplacements quotidiens. En plus de couvrir ce tronçon, le tramway permet aussi de capter les déplacements du nord-est (25 000* déplacements journaliers) et les déplacements de l’ouest (20 000*). Le trambus, quant à lui, permet de capter les déplacements de l’est de la ville (23 500* déplacements). C’est donc 68 500* déplacements de plus que le réseau structurant peut rendre possibles chaque jour.
* Nombre basé sur les données de l’enquête origine-destination de 2011 et mis à jour par les comptages du ministère des Transports du Québec en 2016.

Un projet qui cherche à nuire à la voiture : Faux

La recherche de fluidité s’adresse autant aux voitures qu’au réseau structurant. Ce qui importe, ce sont les grandes artères, celles qui permettent de concrétiser plusieurs déplacements aux heures de pointe, et les flux de déplacements. La synchronisation des feux dans le sens du trafic bénéficiera tant à la fluidité automobile qu’au bon fonctionnement des trambus et tramway.

On entend souvent que la réduction du nombre d’intersections limitera le nombre de virages à gauche : c’est vrai. On oublie toutefois que plusieurs de ces intersections limitent déjà les manœuvres de ce type aux heures de pointe, afin de favoriser le débit des voitures sur l’artère principale. Affirmer que c’est la faute du tramway, ou qu’il s’agit d’une manière de nuire à la voiture est une fausseté.

Puisqu’une plateforme sera dédiée à un tramway ou à un trambus au cœur d’un boulevard, plusieurs insinuent que le projet de réseau structurant enlève de la place aux automobiles : ce n’est pas tout à fait vrai. C’est oublier, encore une fois, que sur la plupart des artères traversées –par exemple, René-Lévesque, Henri-Bourassa et la 1re Avenue, Dorchester ou de la Couronne –, le réseau viendra se substituer aux voies réservées d’autobus, sans enlever de la capacité routière aux voitures en période de pointe.

Sur certaines artères, il y aura en effet des voies d’automobiles retranchées, mais des plans de déplacements seront élaborés pour y faire face. La création d’un nouveau lien véhiculaire dans l’axe de Mendel et l’enfouissement du tramway sur 2,6 km au centre-ville permettent aussi de favoriser la fluidité des autres véhicules.

La population de Québec n’a pas été consultée sur le tramway: Faux

Les opposants au projet, qui réclament haut et fort un référendum, véhiculent l’argument que la population n’a pas été consultée sur le réseau structurant. C’est faux. En effet, avant d’annoncer son projet en mars 2018, la Ville a mené un large processus de consultation de la population au printemps 2017, dans tous les arrondissements. De plus, un questionnaire en ligne a permis de récolter un nombre record de commentaires et propositions sur le transport en commun.

Les citoyens ont été entendus, plus de 140 mémoires ont même été déposés, ils ont d’ailleurs été très imaginatifs en suggérant des solutions comme le tramway, l’augmentation du nombre de bus, et même un monorail.

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Le site internet du réseau structurant

* Note: M. Rivard a été membre du comité consultatif de mobilité durable à l’origine du projet de Réseau structurant de transport en commun de la Ville de Québec. Il est également membre de la Commission d’urbanisme et de conservation de la Ville de Québec.

Entrevue de M. Rivard à la radio de Radio-Canada

Voir aussi : Projet - Tramway, Transport, Transport en commun.

Tour d’horizon des 147 interrogations au sujet du tramway

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 26 février 2020 1 commentaire

Taïeb Moalla
Journal de Québec

Au cours des derniers jours, le ministère de l’Environnement a adressé 147 commentaires et questions à la Ville de Québec au sujet du futur tramway. Le gouvernement Legault demande des éclaircissements sur plusieurs points figurant dans la volumineuse étude d’impact produite par la Municipalité. Voici quelques-unes des interrogations gouvernementales.

La distance entre les stations

Le gouvernement note que la distance entre les stations projetées du tramway est parfois trop « importante ». Près d’un kilomètre sépare la station de la 55e Rue et celle de la 70e Rue, à Charlesbourg, par exemple.
« Veuillez évaluer la possibilité d’implanter davantage de stations ou de modifier la localisation de certaines stations afin de réduire la distance entre les stations », suggère le ministère de l’Environnement pour améliorer l’accessibilité des usagers.

Aussi, le gouvernement s’inquiète pour l’accessibilité à certains édifices où des milliers de personnes convergent quotidiennement. On cite notamment l’édifice Marly (Revenu Québec), le palais de justice de Québec, la Gare du Palais ou la Société de l’assurance automobile du Québec.

Expropriations

Le palier provincial note que « plusieurs des acquisitions se feront dans des secteurs défavorisés, tels que le secteur de Limoilou, où il y a la plus grande proportion de personnes faiblement scolarisées et en moins bonne santé ».
Du coup, il demande à la Municipalité de lui présenter « les mesures d’atténuation » permettant de « communiquer efficacement avec ces personnes ».
Le ministère de l’Environnement veut connaître précisément « le nombre de résidents et de commerces qui devront être relocalisés », sachant que le projet de tramway nécessitera 335 acquisitions, incluant 19 expropriations.

Circulation et congestions

L’enjeu de la circulation revient régulièrement dans le document gouvernemental. On y note que la zone d’étude considérée pour les analyses d’impact sur la circulation s’étend à 2 km de part et d’autre du tracé du tramway. Or, « les impacts anticipés du projet, en particulier sur la circulation, risquent de dépasser cette zone », prévient le gouvernement.

On estime également que « le flux des véhicules automobiles entremêlés aux passages et aux manœuvres de retournement des tramways, au terminus Charlesbourg ainsi qu’au terminus partiel du pôle Saint-Roch soulève des questions quant à la fonctionnalité de la circulation ».

Accidents et erreurs humaines

Dans son étude d’impact, la Ville de Québec « ne fait pas mention de la possibilité d’un accident causé par une erreur humaine », constate le gouvernement. Tout en suggérant une bonne formation des chauffeurs, on avance qu’on n’est jamais à l’abri d’une erreur ou d’un malaise.

On réfère notamment à un accident de tram, au sud de Londres, qui a été causé par la vitesse, en novembre 2016. On donne également l’exemple d’un accident de tramway à Bonn, en Allemagne, en décembre 2019. « Un conducteur a eu un malaise cardiaque et les passagers ont pu faire arrêter le train en contactant le centre de contrôle », rappelle-t-on.

Le gouvernement presse la Ville de « préciser les mesures envisagées pour la gestion des vitesses autorisées en zones jugées dangereuses (exemple : dans les courbes) ».

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Un tramway et ses 147 questions François Bourque (Le Soleil). Un extrait: « Plusieurs des questions aujourd’hui dirigées d’un ton impératif à la Ville de Québec sont inspirées du Guide de l’analyse avantages-­coûts des projets publics en transport routier du ministère des Transports (2016). Ce guide pose d’entrée de jeu des questions essentielles :

Comment les autorités du Ministère peuvent-elles savoir que leurs décisions seront réellement rentables pour la société?

Comment le décideur public peut-il s’assurer que les projets dans lesquels il s’apprête à investir serviront réellement l’intérêt public?

Comment s’assurer qu’un projet engendrera des avantages qui dépasseront les coûts supportés par l’ensemble de la société pour sa réalisation?

Ce sont d’excellentes questions. Puisqu’il convient de les poser pour le tramway, je comprends qu’on les posera aussi pour le troisième lien. Très hâte de lire les réponses. »

François Bourque récompensé par l’Ordre des urbanistes

Voir aussi : Projet - Tramway.

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