Québec Urbain

L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


Tramway: le statu quo n’est pas une option

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 22 juillet 2020 26 commentaires

En réponse au texte de Denis Lessard, »Un tramway nommé périr »«, publié le 17 juillet

Régis Labeaume
Maire de Québec

M. Lessard, concernant vos derniers élans dans un texte titré « Un tramway nommé périr… », je me dois de corriger plusieurs maladresses et inexactitudes.

Tout d’abord, nous ne triturons pas le projet de transport structurant de Québec ; nous y travaillons avec certains des meilleurs experts et firmes du monde comme SYSTRA, WSP, HATCH, CIMA+. Informez-vous sur ces experts et ces firmes que nous avons embauchés, dont plusieurs sont reconnus internationalement, et vous comprendrez que vous faites complètement fausse route. À moins que vous n’ayez développé une contre-expertise que nous ignorons. De plus, le site web du réseau structurant contient des milliers et des milliers de pages de rapports et d’études produites par eux.

Ce projet n’a pas été grossièrement sous-évalué alors que vous affirmez qu’il aurait fallu parler de 5 milliards. Faux. Les évaluations de nos experts, qui en ont construit bien d’autres dans le monde, ont démontré après des analyses poussées que son coût réel aurait dû être de 4 milliards au lieu de 3,3 milliards de dollars.

Qu’avons-nous décidé pour ramener le projet à l’intérieur du budget consenti par le gouvernement du Québec ?

Nous avons fait des choix dont celui de prendre nos responsabilités et de ramener le coût total à 3,3 milliards. Nous avons justement décidé de respecter notre parole. Je sais, ça vous surprend, c’est rare au Québec que des administrations publiques procèdent ainsi dans de grands projets.

Je comprends également que vous avez décidé que j’avais des préférences ou des sympathies particulières pour un ou des partis politiques… Oui, j’ai des préférences politiques ; ma préférence est toujours de travailler avec le parti qui forme le gouvernement pour respecter le mandat de mes concitoyens et concitoyennes. Depuis que je suis maire de Québec, j’en suis à mon sixième premier ministre, donc à ma sixième préférence !

Là où vous avez raison toutefois, c’est lorsque vous écrivez que nous avons invité deux environnementalistes respectés à Québec dans le comité directeur de notre projet qui comprend par ailleurs une douzaine de personnes provenant du milieu du transport urbain, entre autres ferroviaire et du milieu des affaires. Mais sachez que lorsque nous les avons invités, nous ne les avons pas obligés à une prise de sang pour connaître leurs opinions sur tout. De la même manière, nous ne leur avons pas imposé d’opinions politiques sur d’autres sujets. D’ailleurs, ces mêmes personnes et organisations ne se sont pas privées de nous critiquer dans les dernières années quand elles croyaient devoir le faire.

Toutes ces personnes sont là pour leurs compétences et, dans les deux cas qui vous intéressent, pour leur expertise en développement durable, expertise qui nous a été fort utile jusqu’à maintenant. Nous avons décidé d’être inclusifs pour le bien du projet et nous en sommes très fiers.

Nous avons formé des instances de gouvernance dans ce projet et elles sont composées majoritairement de membres indépendants qui ne travaillent pas pour la Ville de Québec. Mieux encore, le ministère des Transports (MTQ) et la Société québécoise des infrastructures (SQI) sont représentés en permanence dans les deux instances et participent aux décisions depuis des mois.

La Ville n’a jamais demandé d’être exemptée du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE). La vérité, c’est que ce sont des groupes écologistes qui ont demandé au ministre de l’Environnement de laisser tomber cet examen puisque, selon eux, plus vite le réseau de transport structurant sera construit, mieux cela vaudra pour l’environnement et la cause du développement durable.

Oui, nous avons devancé l’échéancier en mai dernier. Nous l’avons justement fait parce que le premier ministre François Legault a répété à moult occasions que le Québec aurait besoin de grands projets pour la relance économique qui doit suivre la crise sanitaire, et il a parfaitement raison.

Notre nouveau calendrier a fait en sorte que trois consortiums ont déposé la semaine dernière des demandes pour se qualifier et pouvoir présenter des soumissions pour bâtir le projet. Un accomplissement très important pour notre Bureau de projet et pour la Ville.

Actuellement, au Québec, cet investissement public dans l’économie est probablement le plus important rendu à l’étape d’appel d’offres.

Alors, si je résume, nous serons prêts à procéder dès septembre.

Quant à mon désir de réélection, vous vous adonnez encore une fois à beaucoup de spéculation. Ai-je annoncé mes intentions pour la prochaine élection ? Manifestement, vous en connaissez beaucoup plus que moi sur mes propres intentions !

La capitale nationale est la seule ville de 500 000 habitants et plus dans ce pays qui ne possède pas de réseau de transport lourd ou structurant. Il n’y a pas de quoi être fier. On en discute dans cette cité depuis des décennies. Tous les partis politiques provinciaux et fédéraux ont appuyé le projet et les budgets en infrastructures sont disponibles.

Le statu quo n’est pas une option, il faut passer à l’action maintenant. La capitale nationale mérite plus et mieux en matière de transports en commun.

La Presse

Voir aussi : Projet - Tramway.

Curieuses histoires du pont de Québec

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 21 juillet 2020 Commentaires fermés sur Curieuses histoires du pont de Québec

Saviez-vous que Gustave Eiffel avait soumis un projet pour la construction d’un pont à Québec? Que Von Ribbentrop, qui deviendra plus tard ministre des Affaires étrangères du IIIe Reich, a travaillé comme manoeuvre sur le pont en 1912? Que des wagons de l’Eurotunnel y sont passés de justesse? Est-il vrai que le jonc des ingénieurs du Québec est fabriqué avec l’acier provenant des débris de la première chute du pont?

Michel L’Hébreux s’intéresse au pont de Québec depuis plus de 50 ans. Il a recueilli plus d’une centaine de faits inusités en lien avec cette emblématique merveille d’ingénierie qui possède une histoire riche en curiosités et en anecdotes. C’est aussi l’occasion de présenter des personnages qui ont été des témoins privilégiés ou même des acteurs de premier plan de cette histoire.

Chez Septentrion

Voir aussi : Histoire, Patrimoine et lieux historiques.

Tramway: 42 nouvelles questions du BAPE à la Ville de Québec

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 20 juillet 2020 6 commentaires

Jean-Luc Lavallée
Journal de Québec

Les commissaires du BAPE, qui étudient en détail le projet de tramway, ont adressé une nouvelle série de questions à la Ville de Québec. Ils s’interrogent notamment sur les coûts, l’emplacement du garage à l’ouest et l’interconnexion avec Lévis.

La lettre du BAPE contient pas moins de 42 questions sur six pages. La Ville l’a reçue vendredi dernier. Les commissaires exigent des réponses d’ici mercredi à 9h «compte tenu de l’échéancier dont dispose la commission pour ses travaux», peut-on lire dans la correspondance envoyée au directeur de projet, Daniel Genest.

Plusieurs questions sont liées aux coûts du projet et de certaines de ses composantes. Les commissaires veulent connaître, entre autres, les coûts pour la construction du futur viaduc Mendel. Ils réclament aussi une mise à jour des coûts d’exploitation à la lumière des récents changements annoncés par l’administration Labeaume et ils s’intéressent aux coûts d’exploitation en hiver, n’ayant pas trouvé d’estimation précise dans la documentation disponible.

«Il manque encore beaucoup de détails et de précisions par rapport aux coûts et c’est préoccupant, a réagi le chef de l’opposition Jean-François Gosselin. C’est assez particulier de constater que la Ville utilise encore les mêmes coûts d’exploitation même si le projet a changé dramatiquement. On est contents que la commission demande ces informations-là pour qu’on puisse les avoir. C’est important de le savoir», a-t-il fait valoir.

Le choix de Legendre

Les commissaires réclament aussi des explications additionnelles sur le choix de l’emplacement du centre d’exploitation et d’entretien principal dans le secteur Chaudière (Legendre). Dans le préambule d’une question, ils notent la faible densité humaine projetée à l’ouest du Pôle Sainte-Foy en 2036 et demandent à la Ville de Québec de justifier sa décision. Ils se demandent par ailleurs quels sont les autres endroits qui ont été considérés pour l’implantation du garage principal.

L’absence de lien entre le tramway et l’aéroport ainsi que les gares ferroviaires interpelle aussi le BAPE qui se questionne sur le tracé. «Quel aurait été le coût d’une antenne Legendre-Aéroport et l’achalandage potentiel ?», s’interrogent les commissaires.

Interconnexion avec Lévis

L’enjeu de l’interconnexion avec la Ville de Lévis amène aussi son lot de questions. «Avez-vous des précisions sur l’entrée des autobus de la STL dans le pôle d’échange de Sainte-Foy ? Comment se ferait l’entrée de façon à ne pas couper la circulation sur le boulevard Laurier ? Pouvez-vous préciser le projet d’interconnexion avec la Rive-Sud et l’impact anticipé sur les déplacements entre les deux rives ? Comment s’effectue la coordination entre les deux services de transport en commun du RTC et de la STL ?», peut-on lire dans le document.

D’autres demandes de précisions font référence à l’étude comparative de Systra sur les différents modes de transport, à la gestion du camionnage et au bruit, au nombre de tunnels secondaires (exemple : désenfumage, aération, accès d’urgence), à la volonté de la Ville de construire des logements sociaux le long du tracé ou encore à la surveillance des travaux.

Rappelons que la deuxième partie des audiences publiques reprendra dans la semaine du 3 août. Le BAPE devra remettre son rapport au ministre de l’Environnement, Benoit Charette, au plus tard le 5 novembre.

La suite

* Merci à un fidèle lecteur assidu

Voir aussi : Projet - Tramway.

Une taxe pour ceux qui profiteront du tramway

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 20 juillet 2020 3 commentaires

Stéphanie Martin
Journal de Québec

Pour l’aider à rembourser les sommes investies dans le réseau structurant, la Ville de Québec a le pouvoir de taxer les promoteurs qui s’enrichiront le long du tracé du tramway, et ainsi de recueillir des centaines de millions de dollars.

« La Ville de Québec pourrait rembourser ses 300 millions $ » investis dans le projet, indique Fanny Tremblay-Racicot, professeure adjointe et chargée de projet à l’École d’administration publique (ENAP), qui a réalisé une étude sur la question.

Un groupe de chercheurs de l’ENAP s’est en effet penché sur les pouvoirs dont disposent les municipalités. Ils ont réalisé une étude à la demande de Transition énergétique Québec (TEQ), qui voulait comprendre comment les nouveaux pouvoirs mis à la disposition des villes au cours des dernières années peuvent les aider à participer « à l’effort collectif en faveur de la transition énergétique ».

Les chercheurs ont démontré que les villes ont des moyens d’aller chercher des montants pour financer le transport collectif. Notamment en imposant aux promoteurs une redevance de transport.

Québec pourrait utiliser cet outil, explique Mme Tremblay-Racicot. Les sommes amassées seraient déposées dans un fonds dédié à financer le réseau structurant.

Pas de taxe aux citoyens

« Il n’y aurait pas de nouvelle taxe pour les citoyens », insiste-t-elle. « Le principe est d’aller chercher des sous auprès des gens qui font des profits sur les investissements publics », soit les promoteurs qui réalisent des bénéfices avec leurs immeubles grâce à la présence du tramway.

La redevance de transport serait exigée aux promoteurs privés qui veulent bâtir un nouveau projet résidentiel ou commercial le long du tracé. La délivrance du permis est conditionnelle au paiement de la redevance.

Plus le projet compte une vaste surface de plancher, plus la redevance est élevée. Elle peut aussi être calibrée pour ne pas pénaliser les plus petits joueurs.

Grâce à un nouveau pouvoir accordé par le gouvernement en 2018, la Ville de Québec peut en tout temps adopter une résolution pour mettre en place une telle redevance, explique Mme Tremblay-Racicot. Pour ce faire, la municipalité doit d’abord déterminer le montant qu’elle veut amasser. Elle doit ensuite évaluer le potentiel de développement autour des stations et le long de son tracé. Puis, elle détermine un taux à imposer aux promoteurs, par mètre carré, afin d’atteindre son objectif.

Le cas du REM

La région de Montréal l’a fait dans le projet du Réseau électrique métropolitain (REM). L’objectif, dans ce cas, est d’engranger 9,5 % du coût total de l’infrastructure (600 millions $ sur 6,3 milliards $).
La Ville de Québec avait lancé un appel d’offres en 2019 pour connaître le potentiel de développement autour des pôles d’échanges. Cependant, l’appel d’offres a été annulé, en raison du fait que le seul soumissionnaire n’avait pas atteint le pointage minimal. L’appel d’offres doit être repris.

La suite

Voir aussi : Projet - Tramway.

Autres billets récents