Nathalie Collard
La Presse
C’est en planifiant des espaces qui favorisent la rencontre et le lien qu’on crée des villes où les gens se sentent bien. De passage à Montréal, l’urbaniste et auteur à succès Charles Montgomery explique à notre chroniqueuse comment y arriver.
La conférence de Charles Montgomery a commencé par un jeu. « Levez-vous, allez vers une personne que vous ne connaissez pas, et agissez comme si vous retrouviez un vieil ami après le confinement de la COVID », a lancé l’urbaniste à l’auditoire qui participait aux 9es Rendez-vous Collectivités viables, un évènement annuel organisé par l’organisme Vivre en Ville.
Montgomery voulait que les participants ressentent dans leur corps l’effet stimulant de l’ocytocine, qu’on nomme aussi l’« hormone du lien ». Un effet qu’il recherche lorsqu’il imagine, avec sa firme Happy Cities, des espaces qui favorisent les interactions entre les habitants d’un même édifice ou d’un même quartier.
Dans son livre Happy City : Transforming Our Lives Through Urban Design, Montgomery rappelle que la confiance est au plus bas dans les grandes villes.
« Seulement le tiers des gens sondés croient qu’on leur rapporterait leur porte-monnaie s’ils le perdaient », lance-t-il à l’auditoire réuni au Marché Bonsecours, au début du mois de juin. Or, une expérience menée par sa firme montre qu’en réalité, plus de 60 % des gens rapportent le porte-monnaie perdu. Ce qui fait dire à Montgomery que le lien de confiance est brisé. Et qu’il faut le réparer.
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