Québec Urbain

L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


Archives pour la catégorie « Urbanisme »

Une halte pour vélo à la place d’un projet immobilier dans Sillery

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 1er août 2021 3 commentaires

Érik Chouinard
Radio-Canada

Alors que la Ville de Québec appuie un projet immobilier au coin du chemin Saint-Louis et de la côte de Sillery, le Conseil de quartier de Sillery et des résidents du secteur croient toujours en leur projet de halte pour vélo. La ministre de la Culture pourrait être leur dernier salut et ils ne pourront pas compter sur le soutien de la Société de développement commercial (SDC) de Maguire.

« Cette vélostation est un carrefour qui servirait avant tout à identifier le site patrimonial de Sillery qui est indiqué à nulle part et à propulser l’histoire à aujourd’hui, vante la membre du Conseil de quartier de Sillery, Mary Shee. Ce serait une des premières stations de vélo urbaines, au Québec ».

« Dans le fond, il y aurait des palissades avec de l’information sur le site patrimonial; les cimetières, les sentiers, toute l’histoire serait racontée sur ces grands panneaux », ajoute-t-elle. Mary Shee voit l’endroit comme un lieu de rassemblement pour les gens à vélo ou en transport en commun pour qu’ils puissent s’y asseoir, y laisser leur vélo et aller à pied sur l’avenue Maguire.

La halte proposée a une allure qui s’inspire largement de la station-service désaffectée qui occupe toujours le terrain, gardant les mêmes dimensions et étant dotée d’un toit qui rappelle celui qui se dressait jadis au-dessus des pompes à essence.

Une vision qui satisfait le résident du secteur et avocat, Louis-Philippe Coulombe. Je m’y rallie maintenant parce que c’est la seule bonne option qui reste devant cet état de fait et ça pourrait être un pôle intéressant pour le système de vélopartage de la Ville de Québec, souligne-t-il.

Le président de la SDCSociété de développement commercial de l’avenue Maguire, Camil Lacroix, ne voit pas d’inconvénients particuliers au plan présenté par le conseil de quartier, mais il préfèrerait voir le quartier se densifier.

« On aimerait ça avoir des condos et du locatif. C’est sûr que ça apporte plus de monde dans le coin, un peu comme les Appartements sous les bois, plus en bas de la côte de Sillery », compare-t-il, affirmant avoir vu l’effet que ce complexe d’appartements a eu sur l’achalandage dans les commerces de l’avenue.

Un projet immobilier mal aimé

Le président de la SDCSociété de développement commercial ne sent toutefois pas le besoin de se prononcer sur la forme que prend l’immeuble à logements. Notre but, ce n’est pas de dire si c’est une belle bâtisse ou non, nous c’est d’avoir plus de densité, alors notre vision s’arrête là, reconnaît-il.

Parmi les résidents, ce projet immobilier de trois étages appuyé par la Ville est toutefois loin de faire l’unanimité. Le problème c’est que le site patrimonial et protégé se trouve derrière le lot et non pas devant. C’est ce volet derrière qui en pâtit, qui en prend pour son rhume avec ce gros volume, déclare Louis-Philippe Coulombe.

La Ville de son côté est prête à aller de l’avant. Le 5 juillet, elle a adopté une modification réglementaire du programme particulier d’urbanisme (PPU). La prochaine étape est la modification du zonage.

Une fois que le zonage sera en vigueur, le promoteur pourra faire ses demandes de permis pour construire. Mais dans ses demandes de permis, il devra solliciter l’avis de la Commission d’urbanisme de conservation de Québec (CUCQ) et de la ministre de la Culture, indique Louis-Philippe Coulombe. Ce sont ces deux instances qui auront le dernier mot.

Les derniers recours

Le résident ajoute que le site patrimonial de Sillery a la même valeur juridique que le Vieux-Québec et qu’il mérite donc les mêmes protections.

On ne va pas dans le Vieux-Québec pour voir une vieille maison ou un château, on y va pour voir son environnement. Si on commence à faire des immeubles énormes à condos, n’ayant pas en tête l’environnement, on perd la valeur patrimoniale, assure-t-il.

Le site patrimonial de Sillery est aussi important que celui du Vieux-Québec, alors il faut le faire connaître, plaide Mary Shee.

Les deux s’en remettent à la ministre de la Culture, Nathalie Roy qui, comme la CUCQCommission d’urbanisme de conservation de Québec, a le rôle de se prononcer sur l’existence et la forme de l’immeuble.

Est-ce qu’on continue avec des blocs ou on fait quelque chose pour les gens de Québec? C’est à la ministre de décider si on fait quelque chose pour demain ou si on reste avec quelque chose de complètement immense qui va bloquer les percées visuelles et tout, pose la membre du conseil de quartier.

Même si le projet immobilier n’obtient pas l’approbation ministérielle, pour que le projet de halte pour vélo voie le jour, il faudrait que la Ville de Québec prenne possession du terrain.

Nous y croyons toujours. Il faut aller vers demain. Ce dont je parle présentement, c’est ce qu’il va y avoir dans 10 ou 20 ans un peu partout à Québec. Une station vélo ça va être le futur, s’avance Mary Shee.

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Voir aussi : Arrondissement Ste-Foy / Sillery / Cap-Rouge, Commercial, Logement locatif ou social, Urbanisme.

Qu’adviendra-t-il du vieil édifice du marchand de vaisselle Renaud et cie de la rue Saint-Paul ?

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 18 juillet 2021 1 commentaire

Baptiste Ricard-Châtelain
Le Soleil

Un projet résidentiel d’une quarantaine de logements, dans la rue Saint-Paul du Vieux-Port de Québec, est embourbé «dans les sables mouvants administratifs», déplore le promoteur Yves Doyon, président du Groupe Norplex. Pendant ce temps, l’édifice de «bonne» valeur patrimoniale, qui a longtemps abrité le commerce de vaisselle Renaud et cie, se dégrade.

Le bâtiment de bonne dimension affiche les adresses 80 et 82, rue Saint-Paul. Voisin de l’École du Barreau, il est greffé à des entrepôts faisant face à la rue Quai Saint-André, en bordure du bassin Louise.

«On veut restaurer cet îlot, avec les entrepôts qui sont de l’autre côté», explique l’homme d’affaires, au cours d’un échange téléphonique avec Le Soleil. «C’est un projet qu’on travaille depuis plusieurs années.»

Norplex a acquis cette propriété commerciale en 2015. Depuis les années 1930, elle appartenait à la famille Rondeau, dont les générations successives ont exploité le commerce Renaud et cie.

«Dès qu’on a acheté l’immeuble, on était prêt à faire un projet», soutient Yves Doyon. «On est en demande de permis depuis 5 ans. On est prêt à construire. […] On parle d’habitation. On veut ajouter des résidents dans le secteur.»

Selon la dernière mouture des plans déposés, la façade ancienne de la rue Saint-Paul serait restaurée. Le reste de la structure érigée vers 1903, ainsi que les hangars de la rue Quai Saint-André, seraient démontés pour faire de la place à la nouvelle construction avec stationnement souterrain.

Le rez-de-chaussée sur Saint-Paul demeurerait commercial. Le reste du futur bâtiment serait aménagé en appartements ou copropriétés. «On est en mesure d’amener une quarantaine d’unités de résidence dans cet immeuble.» Il évalue son investissement à «au moins une quinzaine de millions».

Blocage ?

Le promoteur immobilier a toutefois l’impression que les instances gouvernementales freinent la transformation des vieux bâtiments du quartier. Notamment le ministère de la Culture, qui doit approuver tous les projets immobiliers dans le site historique du Vieux-Québec. «Il y a une résistance à ce qu’il se produise des choses. […] On se sent complètement bloqué.»

«Les fonctionnaires à la Ville sont intéressés à voir les choses avancer», évalue-t-il. Mais il perçoit une résistance au palier gouvernemental supérieur. «Tout est sur le neutre avec le ministère de la Culture.»

Yves Doyon n’est pas le premier investisseur à tenir ce discours au cours d’un entretien avec Le Soleil. Sur la rue Saint-Paul, le promoteur Nicolas Paradis dénonce l’intransigeance de l’État qui n’apprécie pas sa vision pour trois immeubles. Un peu plus loin, sur Saint-Vallier Est, Synchro immobilier se sent aussi lésé.

À l’abandon

Tandis que les visions des fonctionnaires et des promoteurs s’affrontent, les bâtiments anciens dépérissent. M. Doyon convient que le 80-82, rue Saint-Paul «a l’air à l’abandon». Il affirme aussi que l’intérieur n’est plus récupérable.

La Ville de Québec semble du même avis. Dans le rôle d’évaluation municipal, la valeur du bâtiment est fixée à 100 $. Le terrain, par contre, vaudrait 709 900$.

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LA VILLE ACCOMMODANTE

La Ville de Québec s’affiche favorable au projet de construction de Norplex sur la rue Saint-Paul. Elle est prête à modifier sa réglementation afin de l’autoriser.

«Le propriétaire promoteur du 80-82, rue Saint-Paul souhaite procéder à d’importants travaux de restauration du bâtiment existant et agrandir ce dernier du côté de la rue Quai Saint-André à la suite de la démolition des anciens hangars attenants de ce côté de la propriété», lit-on dans un document officiel récent.

«Les travaux prévus visent la consolidation de ce bâtiment qui possède une valeur patrimoniale importante afin d’assurer sa conservation. De plus, sa transformation ainsi que son agrandissement permettront de renforcir le cadre bâti de ce milieu urbanisé depuis plusieurs siècles. La fonction résidentielle contribuera également au dynamisme et à l’animation du milieu dans l’objectif d’attirer de nouveaux résidents dans le Vieux-Québec.»

«Ce projet est d’intérêt public puisqu’il permet la conservation d’un bâtiment patrimonial et la consolidation du cadre bâti du secteur en plus de contribuer à l’atteinte de l’objectif d’attirer de nouveaux résidents.»

Zone inondable

Le problème, c’est que ce terrain se trouve en zone inondable. Et que le Schéma d’aménagement de la Ville ainsi que les normes gouvernementales québécoises interdisent la construction en zone inondable.

Il est toutefois possible d’obtenir une dérogation. Dans ce dossier, la Ville juge que ce serait opportun. Elle propose donc au ministère des Affaires municipales de modifier le Schéma d’aménagement du territoire pour que Norplex puisse aller de l’avant.

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Un billet précédent en novembre 2020 avec illustrations du projet.

Voir aussi : Arrondissement La Cité-Limoilou, Commercial, Condo, Logement locatif ou social, Urbanisme.

Début des achats de terrains sur le futur parcours du tramway

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 5 février 2021 Commentaires fermés sur Début des achats de terrains sur le futur parcours du tramway

Source : Jean-Luc Lavallée, Le Journal de Québec, le 5 février 2021

La Ville de Québec vient de conclure deux transactions, de gré à gré, pour acheter ses premières bandes de terrain le long du tracé du futur tramway, sur la 1re Avenue dans Limoilou.

Le processus d’acquisition – ou d’expropriation si le propriétaire ne s’entend pas avec la Ville – est officiellement lancé.

La Ville va débourser près de 90 000 $ pour les deux premiers bouts de terrain, soit trois à quatre fois plus que leur valeur inscrite au rôle d’évaluation municipale.

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Voir aussi : Tramway à Québec, Transport, Urbanisme.

Secteur Chaudière : développement résidentiel et commercial, TOD et conservation de milieux naturels

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 29 octobre 2020 13 commentaires

Québec, le 29 octobre 2020 – La Ville de Québec a présenté aujourd’hui la version préliminaire de sa Vision d’aménagement pour le secteur Chaudière. Ce territoire est appelé à se développer rapidement et la Ville souhaite encadrer la construction d’habitations, de commerces et d’entreprises de haute technologie, en plus de conserver des milieux naturels et d’améliorer les déplacements actifs dans le secteur et vers les quartiers voisins.

En juin 2020, la Ville a lancé une démarche de participation publique afin de soutenir le développement de ce secteur d’importance bénéficiant de grands espaces où tout est à définir, en plus de profiter de l’arrivée du réseau structurant de transport en commun.

Réponse à un besoin de logements

La Ville veut favoriser le développement résidentiel dans le secteur Chaudière afin de répondre à la demande associée à la croissance démographique anticipée. Entre 2021 et 2031, le nombre de logements à construire pour répondre à l’arrivée des nouveaux ménages attendus sur le territoire de la ville de Québec est estimé
à 11 850.

Durant cette période, en comptant sur les lotissements autorisés, la construction sur les terrains vacants et l’insertion de logements dans les quartiers déjà construits, 8 510 logements pourront être construits sur l’ensemble du territoire. Il manquerait donc 3 340 logements pour répondre à la demande.

« La construction de 4 210 logements additionnels dans le secteur Chaudière permettra de venir combler les manques à gagner en matière d’habitation d’ici les dix prochaines années, a annoncé M. Régis Labeaume, maire de Québec. Les terrains étant vacants sur cette partie du territoire, la construction peut donc se faire à court terme. En priorisant l’élaboration de cette vision, nous souhaitons concevoir un environnement réfléchi et cohérent, qui tient compte du développement du transport en commun. »

Un milieu de vie axé sur le transport en commun

Dans ce secteur, la Ville souhaite créer des environnements de type Transit Oriented Development (TOD) qui peut être traduit par « développement orienté vers le transport en commun ». Un TOD vise à créer un milieu de vie dynamique entièrement pensé autour d’une station de transport en commun, ce qui est particulièrement souhaité aux abords du futur terminus Le Gendre et de la station Chaudière, à l’extrémité ouest du tracé du tramway.

Déjà implanté dans plusieurs grandes villes, on y trouve généralement une concentration de logements, de services, de commerces, de bureaux et de places publiques, tous accessibles à pied et qui s’organisent autour d’une station de transport en commun.

(…)

Démarche consultative : activités à venir

Les personnes intéressées à s’exprimer sur la version préliminaire de la Vision d’aménagement pour le secteur Chaudière sont invitées à participer aux activités suivantes :

Séance d’information en ligne. (Zoom). Jeudi 19 novembre 2020, à 19 h

Consultation écrite : commentaires ou dépôt de mémoires. (Plateforme de participation publique). Du 19 novembre 2020 au 8 janvier 2021

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Autour du terminus du tramway: le pôle Chaudière pour combler le manque de terrains Stéphanie Martin (Journal de Québec). Un extrait: « Puisque les terres des Sœurs de la Charité ne peuvent accueillir des maisons, la Ville de Québec a besoin du développement autour du terminus du tramway, près du IKEA, pour accueillir ses futurs résidents sans causer d’étalement urbain. La Ville de Québec compte énormément sur cette «petite ville» où 9000 résidents et employés vivront et travailleront quotidiennement. «Si on ne fait pas le développement, on va manquer de place», laisse tomber le maire de Québec, Régis Labeaume. »

Voir aussi : Arrondissement Ste-Foy / Sillery / Cap-Rouge, Écoquartier, Étalement urbain, Commercial, Densification, Environnement, Qualité et milieu de vie, Résidentiel, Urbanisme.

Le tramway dans la mire de la Commission d’urbanisme

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 24 octobre 2020 Commentaires fermés sur Le tramway dans la mire de la Commission d’urbanisme

François Bourque
Le Soleil

Les projets dans le corridor de 22 km du tramway seront assujettis à la Commission d’urbanisme et de conservation de Québec (CUCQ).
Celle-ci a le mandat de veiller sur l’architecture, les choix de matériaux et l’intégration des nouveaux immeubles à leur voisinage.

L’administration Labeaume consacre ainsi l’importance des enjeux «urbains» dans le projet de transport collectif.

L’objectif est de redessiner (ou construire) de façade à façade sur le trajet du tramway. En impliquant la Commission, Québec élève les standards de qualité au-delà des obligations de base du zonage.

Cela deviendra particulièrement utile dans le secteur «nouveau» des rues Mendel et Blaise-Pascal où les premières implantations (IKEA et Décathlon pour ne pas les nommer) ont été des catastrophes urbaines.

L’administration Labeaume porte la responsabilité d’y avoir perpétué ce modèle de développement dépassé.

On peut se réjouir qu’elle souhaite désormais une occupation plus sensée du sol et se donne un outil supplémentaire pour relever la barre et éviter de poursuivre le gâchis.

La CUCQ est formée de trois élus et de sept professionnels indépendants (architectes, urbanistes, spécialistes du paysage, de l’art ou du patrimoine).

Elle se réunit tous les mardis après-midi pour statuer sur une centaine de dossiers, dont une trentaine offrent matière à discussions ou débats.

Au fil des ans, j’ai souvent «confessé» des membres et ex-membres de la Commission qui sont normalement tenus au secret sur leurs délibérations.

Je n’en ai entendu aucun se plaindre d’interventions politiques indues, même quand de l’extérieur, on aurait pu soupçonner le contraire.

Le problème, si c’en est un, est ailleurs. Il est dans ce que la Commission n’a pas le pouvoir de décider de l’opportunité d’un projet ni de faire de suggestions sur ce qu’il serait opportun de construire (ou pas) sur un terrain.

Ces choix appartiennent aux élus et s’exercent à travers les règles de zonage.

La CUCQ doit donc se limiter à moduler les formes et l’apparence des immeubles et à en faciliter l’intégration. Cela explique que des projets étonnants (pour ne pas dire aberrants) aient pu obtenir le feu vert.

On peut regretter que l’expertise de ces professionnels ne soit pas davantage mise à profit.

Mais on ne voudrait pas non plus que le développement soit décidé par des non-élus (aussi compétents soient-ils) qui ne rendent pas de comptes et imposeraient une vision «élitiste» de l’architecture.

Pas plus qu’on ne voudrait que la ville se construise selon les humeurs (ou amitiés) du moment des élus.

C’est pourquoi il faut des critères «objectifs», des regards indépendants et de la rigueur dans l’application des règles.

Pour obtenir un permis, les promoteurs et citoyens doivent se conformer aux avis de la Commission. Cela donne parfois lieu à des échanges et négociations serrées.

Une approche trop tatillonne sera perçue comme un emmerdement de plus pour ceux qui trouvent que la machine administrative est déjà trop lourde.

Cela pose la question de la part de liberté qu’il convient de laisser à un propriétaire de construire sur son terrain la maison (ou l’immeuble) dont il a envie.

L’information est passée sous les radars *, mais il vient d’y avoir un «changement de garde» significatif à la Commission d’urbanisme. Six nouveaux membres d’un coup, dont plusieurs «jeunes» architectes. De l’inédit dans l’histoire récente.

«On voulait ouvrir plus large. C’était très fermé pour la représentativité des groupes d’âge», explique la conseillère Suzanne Verreault, qui préside la Commission.

Plutôt que de renommer automatiquement les membres qui voulaient rester, la Ville met désormais tous les postes en jeu. Résultat : 98 candidatures reçues cette année, là où il n’y en avait eu que 6 la dernière fois.

Trop tôt pour dire quel effet cela pourrait avoir sur l’émergence de nouveaux courants ou sur le niveau de permissivité (ou de resserrement) face aux projets.

Les nouvelles générations sont plus sensibles que jadis à l’environnement et au développement durable. Le seront-elles autant à la protection du vieux patrimoine?

Une partie de la réponse viendra des réflexions que mène actuellement la Ville sur le mandat et les territoires de la Commission. Le résultat est attendu dans 18 mois.

La CUCQ fut créée en 1928 pour veiller sur le Vieux-Québec et éviter «l’erreur» d’y construire d’autres immeubles comme le Price, alors jugé trop haut pour le quartier.

Même les meilleures intentions peuvent parfois se tromper. Le Price fait aujourd’hui la fierté de cette ville.

Le rôle de la CUCQ s’est élargi depuis pour inclure les trois autres arrondissements historiques, les PPU (programmes particuliers d’urbanisme) et bientôt le tramway.

Aux préoccupations sur le bâti, le patrimoine et les voisinages se sont ajoutées la protection des arbres et boisés, des points de vue, des milieux humides, etc.

Cela soulève des enjeux politiques et logistiques.

Dans un monde idéal, on voudrait pouvoir veiller sur l’ensemble du territoire avec le regard le plus large possible. Mais est-ce réaliste et raisonnable compte tenu des efforts et coûts que cela implique?

La CUCQ a le mandat d’appliquer les normes du gouvernement pour les travaux dans les arrondissements historiques (couleurs, type de fenêtres, matériaux, etc.).

Cela va rester, mais est-il encore nécessaire de la faire statuer sur la moindre réfection de galerie dans la cour d’une résidence de Saint-Roch?

Montcalm mériterait l’attention à cause de la qualité de son bâti. Mais Vanier n’a-t-il pas lui aussi sa personnalité propre et sa place dans le patrimoine à protéger?

La Commission d’urbanisme se réunit à huis clos, ne produit pas de rapport annuel, n’explique pas ses décisions et impose à ses membres le silence.

Elle s’apprête à rendre accessibles ses procès-verbaux, mais sans les argumentaires à l’appui des décisions. Ce n’est pas très utile.

Il n’est pas normal qu’un organisme public qui a autant d’influence sur le paysage et la vie de la ville rende si peu de comptes. Je ne dis pas que la CUCQ rend de mauvaises décisions. Mais son secret est un irritant démocratique et une occasion perdue de faire de l’éducation et d’améliorer les pratiques.

Si les citoyens et entrepreneurs étaient davantage informés de ce qui fait la qualité et l’acceptabilité d’un projet, peut-être construiraient-ils de meilleurs projets.

L’article

* Sauf sur Québec Urbain

Voir aussi : Urbanisme.

Nouvelle Vision de l’habitation 2020-2030

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 19 octobre 2020 1 commentaire

Québec, le 19 octobre 2020 – La Ville de Québec dévoile aujourd’hui la version finale de la Vision de l’habitation 2020-2030. Mettant de l’avant de nouvelles stratégies d’intervention en habitation, la Vision mobilise les parties prenantes pour créer des milieux de vie attractifs, inclusifs et innovants afin de faire face aux réalités de la prochaine décennie.

Depuis le lancement de la version préliminaire de la Vision de l’habitation le 11 mars 2020, de nombreuses démarches ont été entreprises.

« La Ville a été proactive ces derniers mois pour enclencher la réalisation de cette Vision, a déclaré le maire de Québec, M. Régis Labeaume. Déjà, 582 logements sociaux sont attribués ou sur le point de l’être. De ces derniers, 80 seront réservés à des jeunes bénéficiant des services des programmes jeunesse qui atteignent la majorité et 40 logements seront destinés aux personnes en itinérance ou à risque de le devenir. En plus, nous sommes en discussion pour d’autres projets totalisant 385 unités. Comme nous avions 817 logements en réserve, vous comprendrez que si tous les projets se réalisent, nous serons en déficit potentiel de 150 unités au printemps 2021. »

La Vision en action

Pour accélérer la construction et contrebalancer un ralentissement prévisible dans le secteur privé, la Ville annonçait, le 15 mai dernier, des investissements de 24 M$ pour le logement social, l’habitation et la bonification du Programme Rénovation Québec.

Elle octroyait aussi un premier 15 M$ à la réserve foncière dédiée à l’acquisition de terrains à des fins de logement social et accordait 3 M$ pour la mise en place de projets pilotes en habitation, la réalisation d’études socioéconomiques et le développement d’outils numériques destinés aux citoyens. Les actions réalisées ou en cours de réalisation depuis le printemps comprennent aussi :

Le lancement de la première phase d’un projet mixte de 148 logements sociaux dans le quartier Saint-Roch, incluant 40 logements pour les jeunes issus des services de protection de la jeunesse et aux familles à revenu modeste;

La décision de réserver deux terrains municipaux situés sur le boulevard Pie-XII et à l’intersection du boulevard Charest et de la rue Montmagny, au développement de projets de logement social pour 125 unités;
L’avancement de deux projets de logements sociaux dans les secteurs de Charlesbourg et de Beauport prévoit la construction de 309 unités;

La création d’un groupe de travail pour l’élaboration d’une stratégie sur les maisons de chambres et l’adoption d’un règlement de contrôle intérimaire (RCI) visant à interdire le changement d’usage des bâtiments existants;

La requalification de centres commerciaux par l’ajout d’espaces résidentiels (logements ou résidences privées pour aînés) aux étages supérieurs et dans les stationnements;

L’adoption d’un nouveau règlement interdisant la conversion de logements locatifs en copropriété divise;

Des prises de contact auprès de constructeurs de mini-maisons et de logements accessoires, en plus de l’analyse des modifications réglementaires requises pour la réalisation de logements accessoires;

Le lancement des démarches d’élaboration des visions d’aménagement du secteur Chaudière et du pôle urbain Wilfrid-Hamel–Laurentienne, en plus d’une consultation sur la modification du plan d’implantation et d’intégration architecturale (PIIA) de densification;

L’identification de terrains et la collaboration avec les groupes de ressources techniques pour initier des projets de logements sociaux.

Anticiper les défis des prochaines années

Le ralentissement économique causé par la pandémie, la proportion croissante de personnes aînées, les nombreux ménages à la recherche d’un logement correspondant à leur capacité financière, l’itinérance, l’intégration des jeunes issus des services de protection de la jeunesse et la rétention des familles à Québec requièrent une offre variée et innovante de logements dans des environnements sains, sécuritaires et durables.

La Ville souhaite offrir une variété de logements pensée en fonction du réseau structurant de transport en commun, des services de proximité et des équipements collectifs. En utilisant la lutte aux changements climatiques comme un levier d’innovation, la Vision de l’habitation 2020-2030 encourage la réalisation de projets résidentiels novateurs sur les plans de l’architecture, du financement, de la mixité et du verdissement.

« La Vision de l’habitation s’inscrit en symbiose avec les outils de planification existants de la Ville de Québec, a annoncé Mme Marie-Josée Savard, vice-présidente du comité exécutif responsable de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme. Elle guidera les projets d’aménagement afin d’optimiser l’occupation du sol, de densifier de façon réfléchie, de mettre en valeur le cadre bâti et de favoriser une architecture de qualité dans tous les quartiers de la ville. »

Réel outil de planification urbaine, la Vision met de l’avant le concept de milieu de vie durable en répondant aux besoins actuels des citoyens sans compromettre ceux des générations futures.

« Pour une personne logée convenablement, l’habitation représente un socle, la base de son épanouissement personnel et social et de son sentiment d’appartenance à une communauté, a ajouté Mme Émilie Villeneuve, membre du comité exécutif responsable du développement social et de l’habitation. Cependant, l’habitation peut devenir un lieu d’instabilité, d’insécurité, d’isolement et d’exclusion pour quiconque éprouve des difficultés à se loger. Les actions mises de l’avant dans la Vision de l’habitation constitueront de puissants leviers pour bâtir une ville inclusive et accessible qui prend en compte les besoins diversifiés des citoyens et leurs parcours résidentiels. »

Plan quinquennal 2020-2025

Afin de mettre en œuvre la Vision de l’habitation, la Ville de Québec a défini les actions des cinq prochaines années. Elle prévoit notamment la création de 5 000 nouveaux logements. Pour y arriver, elle compte :

Réaliser 2 600 nouveaux logements sociaux et abordables

En créant une réserve foncière par la mise en place d’un fonds de 20 M$ sur 5 ans dédié au logement social qui, par un effet de levier, générera des acquisitions de terrains d’une valeur de 50 M$;

En développant des stratégies avec les promoteurs pour inclure des logements sociaux dans certains projets résidentiels privés; En collaborant avec le CIUSSS de la Capitale-Nationale et des organismes du milieu pour soutenir les personnes ayant des besoins particuliers, comme les itinérants et les personnes vivant avec un handicap ou éprouvant des enjeux de santé mentale.

Encourager la création de 2 000 places en résidences privées pour aînés

En exploitant encore mieux le potentiel résidentiel de certains sites, notamment les centres commerciaux par l’ajout d’espaces résidentiels aux étages supérieurs.

Soutenir la réalisation de 400 logements accessoires

En procédant à des modifications réglementaires afin de permettre la construction de mini-maisons et d’annexes résidentielles partout sur le territoire.

Aménager des lieux de rencontre dans tous les quartiers

En dédiant 20 M$ à l’aménagement de 42 places publiques dans les différents quartiers de la ville.

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D’autres informations

Voir aussi : Message d'intérêt public, Urbanisme.

Commission d’urbanisme et de conservation de Québec: nouveaux membres

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 17 octobre 2020 Commentaires fermés sur Commission d’urbanisme et de conservation de Québec: nouveaux membres

Le texte intégral du sommaire décisionnel

monsieur Gino Gariépy, historien de l’art.

Les membres suivants seront renouvelés à titre de membres substituts pour un prochain mandat de deux ans :

– madame Marie-Chantale Croft, architecte;
– monsieur Étienne Binette, architecte-paysagiste et urbaniste.

Les membres suivants seront nommés pour un premier mandat de deux ans à titre de membres réguliers :

– madame Anne Vallières, architecte;
– madame Élisa Gouin, architecte;
– monsieur Alexis Ruelland, architecte;
– monsieur Guillaume Fafard, architecte;
– monsieur Robert Verret, architecte.

Le membre suivant est nommé pour un premier mandat à titre de membre régulier, pour siéger à compter du 1er novembre 2021. Ce membre pourra recevoir la formation dédiée aux nouveaux membres et siéger à 5 reprises d’ici le 1er novembre 2021 :

– madame Véronique Cadoret-Plamondon, urbaniste et designer urbain.

La Commission

Voir aussi : Urbanisme.

En parlant de densification

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 6 juillet 2020 Commentaires fermés sur En parlant de densification

Québec, le 6 juillet 2020 – Le Comité pour une densification respectueuse (CDR) rend public aujourd’hui sa position concernant l’intention de la Ville de Québec de modifier les exigences du Règlement d’harmonisation sur l’urbanisme (adoption prévue ce soir, 6 juillet, au Conseil de Ville). Ces modifications touchent les projets de densification résidentielle, un sujet cher au CDR et qui prend finalement une tournure favorable.

Cette série de modifications correspond à plusieurs des revendications historiques du CDR, exprimées à maintes reprises, notamment à l’occassion de la publication de notre bilan de juin 2019, portant sur les projets de densification résidentielle. Elles sont donc accueillies avec une grande satisfaction.

Les nouvelles exigences déterminent enfin des règles du jeu favorables à la densification respectueuse. Les promoteurs et les entrepreneurs auront ainsi l’occasion de partir sur la même ligne de départ pour offrir à leur clientèle des constructions dont ils sont fiers et qui ont le potentiel de susciter l’adhésion du voisinage.

Il reste maintenant à voir si ces exigences seront appliquées uniformément par les intervenants de l’émission d’un permis de construction résidentiel, soit les analystes de la Ville, les comités consultatifs d’urbanisme et les conseils d’arrondissement. La vigilance sera également de mise pour accompagner en amont autant les promoteurs, leurs clients que les futurs voisins afin, de non seulement limiter les délais d’émission de permis, mais en garantir la double finalité : une densification respectueuse.

Si oui, des avancées majeures sont observées, il y a encore place à l’amélioration. Nous demeurons donc à l’affut et particulièrement sur les sujets suivants :

• l’abattage des arbres matures demeure trop facile sur les sites des nouvelles maisons, au détriment de la canopée. Le patrimoine végétal est sous valorisé par la réglementation et pourtant il donne l’identité et la plus-value à des quartiers qui ont du vécu, de l’intimité, de la qualité de vie. Les évaluations des projets proposés par les promoteurs dans leur demande de permis doivent s’appuyer sur des exigences qui font de l’abattage des arbres matures une réelle exception;

• absence de mécanisme pour supporter l’adhésion sociale des projets : la Vision de l’habitation en développement à la Ville de Québec se promet d’en traiter mais il y a lieu d’être inquiet. Encore aujourd’hui, les citoyens apprennent la teneur brutale d’un projet de densification en voyant débarquer les démolisseurs. Ils découvrent ensuite ce qui prendra progressivement place. Pour le CDR, une adhésion sociale à un projet signifie que l’information circule dans le voisinage bien avant le début des travaux, une fois le permis accordé;

• bilan de la densification respectueuse à Québec : le CDR a fait connaître au public et ce à trois reprises depuis 2014, son propre bilan sur la question. Il n’est pas normal que cette tâche soit assumée par un groupe de citoyens. La Ville devrait faire connaître le sien et en dédier une partie de son site Internet;

• charte de la densification respectueuse : le CDR a soumis un projet de Charte et suggère de le faire adopter par l’ensemble des parties prenantes. « Ce geste unirait toutes les parties concernées autour d’une vision commune, des plus productive en matière de densification», a conclu Michel Fournier, porte-parole du CDR.

Rappelons que le Comité pour une densification respectueuse (CDR) désire préserver et améliorer la qualité de vie des citoyens de la Ville en favorisant une densification en harmonie avec le patrimoine arboricole et bâti existants.

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Voir aussi : Environnement, Initiatives citoyennes, Nouvel urbanisme, Québec La cité, Urbanisme.