Baptiste Ricard-Châtelain
Le Soleil
Objet de moqueries, symbole d’étalement urbain et de dépendance à la voiture, le bungalow est menacé. Partout dans la cité il tombe au combat, assailli par une armée de démolisseurs…
Chaque fois qu’un article est publié dans Le Soleil au sujet d’une maison rasée, vous êtes nombreux, chers lecteurs, à nous contacter. Résumons vos propos : dans votre rue aussi, des investisseurs ont acquis une propriété unifamiliale, souvent de bonne valeur, avec l’intention avouée de la démolir. Puis ils ont construit sur le même lot, au choix : une mégamaison (monster house), plusieurs jumelés, voire un multiplex.
Un de nos récents reportages à ce sujet a particulièrement touché votre corde sensible immobilière. Vous vous souviendrez peut-être, le texte en question a circulé largement sur le Web. Il est coiffé du titre suivant : »Et tombent les maisons dispendieuses».
À Sillery, le rouleau compresseur paraît avancer sans frein. Des résidents tentent cependant de le ralentir, sinon l’arrêter.
Récemment, nous avons marché dans les rues du quartier cossu. Rue Terrasse-Stuart, des ouvriers fignolaient le revêtement extérieur d’une bâtisse imposante de style cathédrale. Vous l’aurez deviné : l’an dernier, il y avait là un bungalow et un arbre mature majestueux.
Le Comité pour une densification respectueuse suit le dossier de près. «Il s’est démoli 60 maisons dans les 20 dernières années, dont 30 dans les 5 dernières années», avance une des citoyennes militantes, Louise Maheux. Cela dans un territoire plutôt restreint, juste à l’ouest de l’avenue Maguire. «Ça n’arrête pas.»
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