Québec Urbain

L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


Les «intrants» du ministre Bonnardel

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 24 février 2021 2 commentaires

François Bourque
Le Soleil

Au bout du fil, le ministre des Transports François Bonnardel.
Il a laissé passer la tempête de la veille et vient offrir sa version des discussions des derniers mois avec le maire Labeaume sur le projet de tramway.

Dans son esprit, il n’y avait «pas d’entente formelle» avant Noël. «Il restait encore du chemin à faire. On n’en était pas là du tout.»

«La seule entente que j’ai avec le maire, c’est qu’on est condamné à s’entendre», dira-t-il.

On a compris entre les lignes que le maire et lui avaient beaucoup avancé, ensemble, mais qu’il restait à vendre le résultat au caucus des députés de la CAQ, au Conseil des ministres et au premier ministre Legault. Un gros défi.

À l’évidence, M. Bonnardel n’y est pas parvenu, ce qui le contraint aujourd’hui à retourner sur les tables de travail.

Il n’en dira pas plus sur les dissensions internes.

«Ça c’est des discussions confidentielles. Je m’embarquerai pas sur les discussions que je peux avoir au CM (Conseil des ministres) ou avec le caucus des députés ou les députés seuls à seuls.»

Il demande aujourd’hui un peu de temps encore pour travailler à un nouveau projet.

Comme si le gouvernement n’avait pas eu assez de temps depuis l’été dernier pour préciser sa vision de ce que serait un meilleur projet pour les banlieues.

Au fil de la conversation, M. Bonnardel donnera tout de même quelques pistes qui peuvent aider à voir venir la suite. Un mélange de considérations factuelles, intuitives et politiques.

***

1- «Je n’embarquerai pas dans cette définition de banlieue. La banlieue pour moi, c’est la périphérie (…) J’essaye d’aller chercher le plus haut possible dans la périphérie.

Il y a peut-être des gens qui vont me dire : vous avez oublié tel secteur. Vous avez pas pensé à nous. Je veux pouvoir répondre à ça aussi».

Il rapporte avoir eu «des discussions à gauche à droite, avec différents maires (…) ceux qui mentionnaient que tel secteur n’était pas desservi; tel secteur, est-ce qu’on pourrait le faire? C’est avec ça que je suis parti».

2- «Le temps de déplacement est le facteur archi-important dans tout ça (…) Si je n’améliore pas les temps, si l’amélioration n’est pas assez significative, je n’aurai pas ce changement de comportement (des automobilistes). Il faut que je réussisse à faire ça».

Au cours des derniers mois, le ministère a «travaillé avec des firmes … pour s’assurer que les temps dévoilés par la ville étaient les bons. C’est là-dessus que je me suis basé pour voir comment je pouvais améliorer ça».

Un moyen efficace d’améliorer la vitesse d’un trajet de transport en commun est de le mettre à l’abri du trafic et des feux de circulation avec des corridors exclusifs ou dédiés.

Est-ce le moyen envisagé par le gouvernement? «Je vais parler à la Ville de Québec avant de vous annoncer ça».

3- Le réseau de banlieue que décrit le ministre passe par les autoroutes. «Qu’on parte sur Henri-IV, sur Industrielle (Val-Bélair), sur Laurentien, sur Seigneuriale (Beauport) ou sur l’autoroute 40 vers le Lac St-Augustin… Ce sont des dessertes Nord-Sud, Est-Ouest qui sont importantes et sur lesquelles je travaille.»

4- «Pour moi, l’achalandage sur la colonne vertébrale (le tramway) est important aussi. C’est là-dessus que je me base, c’est un des intrants importants.» (Définition de intrant : ce qui est destiné à être transformé)

Cela accrédite la thèse voulant que le gouvernement abandonne les extrémités de lignes, là où l’achalandage est moindre.

Le ministre n’en dira pas plus.

Y aura-t-il au final un terminus à Le Gendre, à Charlesbourg, sur la 41e Rue dans Limoilou ou à D’Estimauville? Allez savoir.

5- Les préfets des MRC autour de Québec ont applaudi au projet de desserte des lointaines banlieues de Québec avec de nouveaux trajets Métrobus, Express et des Flexibus à domicile.

Ils se voyaient déjà y rabattre leurs circuits d’autobus au profit de leurs citoyens.

«On prend tout ça en compte .… ce sont des intrants intéressants pour le réseau de transport; qui sont intéressants pour nous et pour l’usager».

Intéressant, mais pas assez pour avoir convaincu le gouvernement que les banlieues s’en trouveraient mieux desservies que jamais. On se demande ce qu’il lui faudra.

6- «Pour changer le comportement des automobilistes et les amener à utiliser le transport en commun, ce qui est important c’est la durée, le coût et le confort».

Bien dit.

J’ajouterais la fréquence des passages, la distance entre les stations, l’accès facile à ces stations, les stationnements incitatifs, la qualité des connexions, etc. En fait, beaucoup de choses qui ne n’improvisent pas en quelques semaines.

7- «On oublie un peu l’usager dans tout ça. C’est important que lui, il trouve son compte, qu’il se dise dans cinq ans, quand le projet sera terminé : je me souviens du ministre de l’époque qui me disait ça allait prendre combien de temps pour aller de Industrielle sur Henri-IV pour me rendre à l’Université Laval. Il faut que j’aie raison dans le gain de temps.»

8- Mais encore. Quelles banlieues souhaite-t-il desservir? «Je veux répondre à tout le monde».

Aux députés de la CAQ comme à ceux de l’opposition. «C’est mon travail, c’est mon devoir de prendre les informations que les collègues m’apportent à gauche et à droite.»

9- Avant que la hausse de coût du volet tramway force à couper le trambus vers D’Estimauville et des voies dédiées d’autobus vers le nord, le gouvernement semblait s’accommoder du projet de Québec.

«C’était une première ébauche qui était intéressante et sur laquelle on devait travailler. C’était un intrant intéressant».

Il y a décidément beaucoup «d’intrants» dans le modèle du ministre des Transports. Mais pour l’heure, bien peu de «sortants».

10- Le ministre Bonnardel ne met pas de date, mais répète vouloir présenter une nouvelle proposition «plus tôt que tard».

Une refonte majeure du projet pourrait entraîner des délais de un à deux ans, une augmentation des coûts et un risque que les consortiums qui avaient manifesté de l’intérêt se retirent.

«Je suis conscient de ça. Ce sont des impondérables», banalise le ministre.

Rien pour rassurer ceux et celles qui s’inquiètent de voir le gouvernement renvoyer le projet sur les planches à dessin.

Sur les planches, à dessein, penseront plusieurs. Celui de couler le projet en faisant mine de l’améliorer.

La chronique

Voir aussi : Projet - Tramway, Projet - Troisième lien, Transport, Transport en commun.

Le Métro de Québec. Une autre proposition. Le VAL.

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 23 février 2021 24 commentaires

40 raisons qui montrent qu’un métro VAL (Véhicule Automatique Léger) est le meilleur choix pour Québec.

Le site internet

* Qui est derrière ce projet ? Québec Urbain a eu la réponse: « Une inititative indivuelle ».

Voir aussi : Projet - Tramway, Projet - Troisième lien, Transport, Transport en commun.

La CAQ en bloc contre la version tramway de la Ville

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 23 février 2021 6 commentaires

Jean-François Néron
Le Soleil

Pour ceux qui en doutaient encore, la Ville de Québec ne se trouvera aucun allié dans le gouvernement Legault pour défendre sa mouture de Réseau structurant de transport en commun. Le premier ministre a confirmé que «tout le gouvernement» se range derrière la nécessité de bonifier le projet au profit des banlieues.

«C’est tout le gouvernement qui est convaincu qu’actuellement le projet de transport structurant à Québec peut être bonifié pour mieux desservir les banlieues de Québec.» François Legault répondait mardi à des questions sur le tramway en marge d’un point de presse sur l’état de la vaccination au Québec.

Le PM a expliqué pourquoi une entente sur le tracé du tramway conclue en décembre entre le maire et le ministre des Transports ne tenait plus au retour des vacances des Fêtes.

«Il y a eu en janvier une plus grande consultation qui a été faite. Et on s’est rendu compte que beaucoup de personnes jugeaient que les banlieues n’étaient pas bien desservies ou pas assez desservies dans le nouveau projet. C’est pour ça qu’on est revenu à M. Labeaume en disant qu’il faut faire des changements au tracé qui est proposé», a relaté M. Legault, soulignant que la consultation s’est faite, entre autres, au conseil des ministres.

Lundi, le maire de Québec révélait les discussions qu’il avait eu avec la CAQ après avoir essuyé les accusations du premier ministre Legault, la semaine dernière, de manquer d’ouverture et d’être inflexible à tout changement de tracé.

Il demandait aussi au gouvernement de réexaminer les propositions qui étaient sur la table en décembre.

Il y a la proposition du ministère des Transports pour laquelle le maire avait conclu une entente. Elle prévoyait implanter le début du tracé nord à la 41e rue plutôt que la 76e rue. Le tram se rendait comme prévu jusqu’à la station Le Gendre selon l’itinéraire initial. Cette amputation du tracé représente une économie de 220 millions $ qui aurait été redistribuée pour améliorer la desserte dans les banlieues, notamment par l’ajout de voies réservées.

La Ville avait aussi proposé des modifications, qui impliquent de hausser l’enveloppe ferme de 3,3 milliards $.

La première prévoyait de conserver le tracé initial (76e rue à Le Gendre) et d’ajouter une seconde ligne de tramway, reliant D’Estimauville au pôle d’échange Saint-Roch. La facture supplémentaire est estimée à 450 millions $.

La seconde consiste à raccourcir le tracé nord de la 76e à la 41e rue. La seconde ligne de tramway de D’Estimauville à Saint-Roch coûterait alors 230 millions $ avec l’économie de 220 millions $ réalisés avec le raccourcissement du tracé dans Charlesbourg.

Ces deux propositions ont été rejetées par la CAQ.

Manque de leadership

Les groupes environnementaux Accès transports viables, le Conseil régional de l’environnement de la Capitale-Nationale, Équiterre et Vivre en Ville accusent le gouvernement de manquer de «leadership». Pour eux, les «récents développements illustrent la cacophonie et la discorde qui règnent dans la région, et qui risquent sérieusement de retarder le projet, ce qui pourrait lui être fatal et priver la région de 3,3 milliards de dollars d’investissements. Il incombe maintenant au Premier ministre M. François Legault de reprendre le leadership du dossier et d’assurer la réalisation du projet sans tarder s’il veut respecter ses engagements», écrivent-ils dans un communiqué conjoint.

Après avoir rejeté l’entente intervenue en décembre, le ministère des Transports a fait une proposition le 17 février, refusé par le maire, et déjà caduque, puisqu’il en prépare une autre. Dans cette proposition, le tramway ne se rendait plus dans le secteur Le Gendre. Il partait du secteur D’Estimauville, pour se rendre «quelque part» à Sainte-Foy. Pour le maire, il s’agissait d’une offre inacceptable. Selon lui, elle était «peu étoffée et faite sur la gueule».

L’article

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Voir aussi : Projet - Tramway, Projet - Troisième lien, Transport, Transport en commun.

La réponse de la CAQ au projet d’un réseau structurant de transport en commun à Québec: une élection référendaire à l’automne 2021

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 23 février 2021 7 commentaires

François Bonnardel
Ministre des transports

Au cours des dernières semaines, en particulier depuis le dépôt d’un BAPE sur le tramway de Québec, beaucoup d’encre a coulé et beaucoup d’intentions ont été prêtées au gouvernement. Dans ce contexte, il est important de revenir à l’essentiel.

Le gouvernement est en discussion avec la Ville de Québec sur la portée du projet depuis l’annonce de dépassements de coûts majeurs et de changements fondamentaux au projet initial en juin dernier. À différentes reprises dans les derniers mois, le gouvernement a demandé à la Ville de Québec de réviser le tracé du tramway pour dégager une marge de manœuvre financière significative qui permettrait de maintenir une bonne desserte des banlieues. Cette demande n’a toutefois jamais été acceptée. Comme je l’ai dit souvent, depuis novembre, j’ai eu des échanges avec la Ville de Québec et des discussions sur la portée du projet. Dans la mesure où le gouvernement réitérait son intention de financer un tramway à Québec, il fallait que le dossier avance malgré le différend important que je viens d’évoquer. Ces discussions entre moi et la Ville étaient assez avancées et nos fonctionnaires respectifs ont aussi poursuivi le travail. La Ville a vu dans ces discussions un scénario acceptable, qu’elle qualifie aujourd’hui d’entente de principe. Je comprends à quel point ce projet est cher au maire Labeaume, puisqu’il est tellement important pour sa ville. Et je comprends qu’après des mois d’incertitudes, il ait été enthousiasmé à la suite de ces discussions. Mais il a toujours été clair pour moi que les échanges avec le gouvernement étaient loin d’être terminés et que la version finale du projet allait possiblement devoir comprendre des changements beaucoup plus significatifs. C’est d’ailleurs ce que j’ai confirmé au maire Labeaume en début d’année, à la suite d’une discussion élargie au sein du gouvernement.

La seule entente de principe que le gouvernement du Québec a avec la Ville de Québec, c’est que la Capitale-Nationale se dotera d’un véritable réseau de transport structurant, qui inclura une partie en tramway comme mode lourd et une desserte adéquate de la périphérie.

Cette entente vaut toujours, car elle respecte l’engagement pris par le gouvernement du Québec en 2018 en faveur d’un projet de transport collectif qui profitera aussi aux banlieues. D’ailleurs, c’était la première et unique fois que les citoyens de Québec ont pu se prononcer sur cette question de façon démocratique. Je tiens d’ailleurs à insister sur ce point : notre démarche actuelle pour améliorer le projet est légitime. Les députés de la CAQ à Québec ont fait une élection au cours de laquelle ils se sont engagés à ce que le projet desserve adéquatement la périphérie. Et ils ont été élus en forte majorité dans la région. Des changements devront donc être apportés au projet pour que la volonté électorale des gens de Québec soit respectée. Du côté municipal, les citoyens n’ont pas eu l’opportunité de donner leur appui au projet du maire, puisque le projet a été présenté quelques jours après l’élection municipale de 2017.

Pour la suite des choses, parce que nous avons la responsabilité de mettre en place le meilleur projet pour les 75 prochaines années, le gouvernement du Québec présentera prochainement à la Ville une proposition de révision du tracé du tramway et une bonification de la desserte de transport collectif dans les banlieues. Nous dévoilerons une proposition sérieuse, appuyée sur des données factuelles et des études d’achalandage crédibles.

Si tout le monde est de bonne foi, je demeure confiant que nous pourrons annoncer, prochainement, un projet bonifié à la hauteur des aspirations que nous avons pour notre Capitale-Nationale.

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Voir aussi : Projet - Tramway, Projet - Troisième lien, Transport, Transport en commun.

Une nouvelle école secondaire anglophone sera construite sur les terrains de la Défense

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 23 février 2021 Commentaires fermés sur Une nouvelle école secondaire anglophone sera construite sur les terrains de la Défense

Jean-François Nadeau
Radio-Canada

La nouvelle école secondaire anglophone de la Commission scolaire Central Quebec sera construite sur les terrains excédentaires de la Défense nationale, le long du boulevard Hochelaga à Sainte-Foy.

Le ministre de la Défense, Harjit S. Sajjan, a annoncé mardi les plans pour la vente d’une parcelle de terrain à la province de Québec.

Près d’un hectare du terrain ira au ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur pour la construction de cette nouvelle école.

La Commission scolaire Central Quebec projette de fusionner les écoles secondaires Saint-Patrick et Québec High school dans un immeuble plus grand et plus moderne.

Les dirigeants étaient à la recherche d’un terrain pour pouvoir réaliser le projet.

Le transfert du terrain de la Défense nationale au gouvernement du Québec est prévu au printemps 2022.

Les consultations se poursuivent avec toutes les parties intéressées concernant le reste des terrains excédentaires du secteur, soit environ 11 hectares.

L’article

Le point sur l’avenir du terrain de la Défense de Sainte-Foy à Québec

Voir aussi : Arrondissement Ste-Foy / Sillery / Cap-Rouge, Institutionnel.

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